Paris (awp/afp) - L'opérateur boursier européen Euronext a publié jeudi des résultats en hausse et salués par le marché pour le deuxième trimestre, avec un bond de 72% de son bénéfice net, malgré des conditions de marché difficiles.

Cette performance s'explique en grande partie par un effet de comparaison favorable puisque le deuxième trimestre 2015 avait été plombé par des charges exceptionnelles liées à la restructuration de certaines activités.

Le bénéfice net sur le trimestre est en outre meilleur que prévu, les analystes ayant tablé en moyenne sur 40,3 millions d'euros selon le consensus établi par le fournisseur de données financières FactSet.

Le titre était de ce fait en forte hausse à la Bourse de Paris, prenant 7,74% à 38,75 euros à 10H50 (08H50 GMT), alors que l'indice CAC 40 gagnait 0,24%.

Sur le semestre, le bénéfice net a progressé de 26,8% à 97,3 millions d'euros.

Ces bons résultats s'expliquent par "la poursuite d'une discipline de coût extrêmement rigoureuse qui est un élément fondamental du projet Euronext" ainsi que par "la capacité à générer des revenus en dehors des volumes d'échanges", a expliqué à l'AFP Stéphane Boujnah, patron du groupe.

Le chiffre d'affaires du groupe n'a quant à lui que très légèrement progressé de 1,7% à 132,3 millions d'euros au cours du trimestre écoulé, selon un communiqué.

Euronext, qui gère les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, a dû composer avec des volumes d'échanges peu dynamiques du fait de l'incertitude sur les marchés, dans une période marquée par des craintes sur la croissance, et de la fébrilité avant le vote sur le Brexit fin juin.

Cette baisse des volumes a été compensée par une activité plus soutenue concernant les introductions en Bourse, l'information financière et les services technologiques.

Malgré quelques vents contraires, le groupe se félicite d'avoir enregistré son trimestre le plus rentable depuis l'introduction en Bourse, réalisée en juin 2014.

Euronext va toutefois devoir encore subir l'érosion des volumes d'échanges, comme c'est le cas déjà depuis le début du troisième trimestre.

"L'hypothèse centrale c'est que les volumes vont être sous pression et que cela va être un élément qui va perdurer jusqu'en septembre", estime M. Boujnah, bien décidé par conséquent à "continuer à faire croître les activités qui ne sont pas liées aux volumes d'échanges" tout en étant "rigoureux dans la gestion des coûts".

Euronext devrait en outre enregistrer d'ici la fin de l'année une charge exceptionnelle en raison du transfert d'activités technologiques de Belfast à Porto.

Le groupe a malgré tout réitéré sa "confiance" dans sa capacité à remplir les objectifs qu'il s'est donnés dans son plan stratégique publié en mai, avec notamment des économies de coûts et des acquisitions ciblées.

Euronext a ainsi pris une participation dans la chambre de compensation EuroCCP en mai et plus récemment dans l'éditeur de logiciels Tredzone, spécialisé dans les marchés financiers.

"Malgré les incertitudes du second semestre 2016, nous sommes bien positionnés pour saisir les occasions fournies par les changements dans le paysage industriel", a indiqué M. Boujnah dans le communiqué, alors que le secteur est marqué par la tentative de fusion entre les Bourses de Francfort et de Londres.

Euronext se tient ainsi prêt notamment si la Commission européenne exige des cessions d'actifs pour valider la transaction.

Le groupe a en particulier des liens historiques avec la chambre de compensation LCH Clearnet SA, qui appartient au London Stock Exchange (LSE).

afp/jh