ATHENES - Le référendum de dimanche prochain a pour objectif de prolonger les négociations entre la Grèce et ses créanciers et non de la faire sortir de la zone euro, a déclaré hier soir Alexis Tsipras, ajoutant que si les Grecs se prononçaient pour la poursuite de l'austérité, il ne faudrait pas compter sur lui pour appliquer une politique en ce sens.

Lors d'une déclaration à la télévision d'Etat, le Premier ministre grec a appelé ses compatriotes à voter massivement en faveur du "non", en faisant valoir que le rejet de la dernière proposition des créanciers à une nette majorité permettrait à son gouvernement d'être mieux armé pour négocier.

Le Premier ministre a assuré que si les créanciers faisaient une nouvelle proposition acceptable aux yeux de son gouvernement, Athènes rembourserait comme prévu l'échéance de 1,6 milliard d'euros due au Fonds monétaire international (FMI) d'ici ce soir minuit heure de Washington (mercredi 04h00 GMT).

Sinon, la Grèce ne pourra faire face à l'échéance et sera en défaut de paiement.

Le président de la Commission européenne a exhorté de son côté les citoyens grecs à mesurer l'importance des concessions faites par leurs créanciers et à voter "oui" dimanche prochain. "Il ne faut pas se suicider parce qu'on a peur de la mort", a dit Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse. "Je demande au peuple grec de voter oui, quelle que soit la question."

Un "non" signifierait qu'ils ne veulent pas rester dans la zone euro, a déclaré pour sa part le vice-chancelier allemand et ministre de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel.

La menace d'un Grexit a provoqué des turbulences sur les marchés financiers, orientés à la baisse en Europe, comme aux Etats-Unis. A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 3,74%, sa plus forte baisse en une seule séance depuis le 1er novembre 2011. La Bourse de Francfort a cédé 3,56% et celle de Milan 5,17%.

Mais ce matin, la Bourse de Tokyo, qui avait terminé la veille sur un recul de 2,88%, a ouvert en hausse de 0,32%.

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LE CAIRE - Le procureur général d'Egypte, Hicham Barakat, visé par un attentat à la voiture piégée hier matin au Caire, a succombé à ses blessures, a-t-on appris de sources médicales et judiciaires.

C'est la plus haute personnalité égyptienne victime d'un attentat depuis que l'ancien président Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, a été renversé par l'armée il y a deux ans.

Une voiture piégée a explosé alors que le magistrat quittait son domicile dans le quartier d'Héliopolis, au Caire, pour se rendre à son bureau.

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TUNIS - Le ministre tunisien de l'Intérieur a annoncé hier l'arrestation de plusieurs personnes soupçonnées de liens avec l'homme qui a tué 39 personnes vendredi dernier, en majorité des touristes britanniques, dans un hôtel de Sousse.

Najem Gharsalli n'a pas donné de précisions mais a dit que les enquêteurs cherchaient notamment à savoir si le tueur avait été entraîné dans des camps djihadistes en Libye.

A Sousse, où l'identification des victimes se poursuit, les Britanniques ont payé le tribut le plus lourd avec déjà 18 morts confirmés et sans doute une trentaine au total, a déclaré une porte-parole du gouvernement britannique.

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VIENNE - Les Etats-Unis ont réfuté hier la thèse selon laquelle les puissances négociant un accord nucléaire avec l'Iran accepteraient trop de compromis pour aboutir coûte que coûte à une solution.

Les discussions, qui se poursuivent à Vienne, étaient censées s'achever ce soir, mais la date butoir que s'étaient fixée les pays du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, + Allemagne) ne sera pas tenue et les négociations se poursuivront au-delà.

L'objectif, dans la foulée de l'accord cadre trouvé début avril à Lausanne, est de parvenir à un accord complet qui ouvrira la voie à une levée des sanctions imposées à l'Iran en échange de la suspension pour au moins dix ans de ses activités nucléaires les plus sensibles.

Les principales divergences portent sur le rythme et le calendrier de la levée des sanctions et sur la nature des mécanisme de contrôle et de surveillance à même de garantir que Téhéran respectera ses engagements.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, qui est rentré dimanche à Téhéran pour des consultations, est attendu ce matin à Vienne, a-t-on appris de source iranienne.

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PARIS - La droite a rendu un hommage unanime à l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, résistant et gaulliste, pilier de la chiraquie et souverainiste, mais aussi homme controversé et confronté à la justice sur la fin de sa vie, mort hier à l'âge de 88 ans.

Charles Pasqua, qui fut député, sénateur, député européen mais a surtout laissé une trace place Beauvau, où il fit deux passages de 1986 à 1988 puis de 1993 à 1995, s'est éteint à l'hôpital Foch de Suresnes, dans son fief des Hauts-de-Seine.

"Souverainiste", "attaché à la nation", sont les expressions qui revenaient le plus souvent chez les responsables de la droite qui ont salué celui qui fut résistant à 16 ans et co-fonda le Service d'action civique, gardien du gaullisme et aux méthodes contestées.

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PARIS - Marine Le Pen, qui doit dévoiler ses intentions dans la journée, remporterait l'élection régionale dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie si elle y conduisait la liste Front national, selon un sondage OpinionWay pour LCI et Le Figaro diffusé hier.

La présidente du Front national, que beaucoup dans son camp pressent de se présenter afin de gagner une grande élection et préparer ainsi la présidentielle de 2017, recueillerait 32% des voix au premier tour, contre 26% à la liste de droite conduite par Xavier Bertrand et 18% à la liste PS emmenée par Pierre de Saintignon.

Au deuxième tour, elle arriverait en tête en cas de triangulaire FN-droite-PS, avec 37% des voix contre 32% à la liste Les Républicains-UDI et 31% à la gauche. Le sondage n'étudie pas l'hypothèse de duels en cas d'élimination au premier tour de la gauche ou de la droite, ou de désistement.

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PARIS - La France espère engranger plusieurs dizaines de milliards d'euros en contrats lors de la visite de trois jours que le Premier ministre chinois Li Keqiang a entamée hier soir, a-t-on indiqué dans l'entourage de Manuel Valls.

Aéronautique avec Airbus, nucléaire et énergie avec Areva, EDF et Engie (ex-GDF Suez), transport maritime avec CMA-CGM, la liste des secteurs économiques français qui devraient bénéficier du contrat est large et couvre de nombreux aspects de coopération, notamment financière.

Une première quinzaine d'accords devraient être signés dès aujourd'hui à Matignon avant une conférence commune des deux Premier ministre. Une deuxième salve est prévue jeudi lors d'un forum économique à Toulouse où interviendront les deux dirigeants.

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PARIS - Le système d'écoutes mis en place par les Etats-Unis pour espionner la France a permis de collecter des renseignements au plus haut niveau de l'Etat sur les affaires économiques, notamment les contrats à l'export, rapportent Libération et Mediapart.

Les deux médias diffusent une nouvelle série de documents mis au jour par Wikileaks, selon lesquels les anciens ministres de l'Economie François Baroin (2011-2012) et Pierre Moscovici (2012-2014) ont été écoutés.

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PARIS - L'auteur présumé de l'attentat commis vendredi dans l'Isère affirme n'avoir eu aucune motivation religieuse et ne pas être un djihadiste, alors que l'enquête fait apparaître un lien avec un Français parti en Syrie, a-t-on appris de source proche du dossier.

Yassin Salhi, 35 ans, est entendu dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire, près de Paris, depuis son transfert de Lyon dimanche soir.

Devant les enquêteurs, il a invoqué des problèmes personnels, a-t-on expliqué de source au fait du dossier. Il a parlé d'une dispute avec sa femme la veille de l'attaque menée sur le site d'Air Products. Il a également reconnu une dispute avec son employeur le 24 juin, au sujet d'une palette de matériel informatique qu'il avait fait tomber.

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PARIS - Les deux principaux dirigeants d'Uber en France ont été placés hier en garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire. Thibaud Simphal et Pierre-Dimitri Gore-Coty sont respectivement directeur général d'Uber France et directeur pour l'Europe du Nord.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé la semaine dernière qu'une plainte avait été déposée par ses soins contre les dirigeants français d'Uber, au moment où des milliers de chauffeurs de taxis français protestaient, parfois violemment, contre les chauffeurs clandestins.