Londres (awp/afp) - Le café, le cacao et le sucre ont dans l'ensemble grimpé cette semaine, soutenus par des récoltes peu abondantes dans plusieurs régions clés.

Le café robusta vietnamien se fait rare

Les cours du café se sont bien tenus dans l'ensemble cette semaine.

La tonne de robusta est même montée lundi à Londres jusqu'à 1.869 dollars, un plus haut depuis mars 2015.

La livre d'arabica est toutefois tombée jeudi à New York jusqu'à 136,95 cents, un minimum en plus de cinq semaines, mais s'est maintenue globalement sur la semaine.

"Le catalyseur des dernières évolutions du robusta a été la publication des dernières données sur les exportations du Vietnam, qui ont indiqué une forte baisse en juillet. Les exportations du pays avaient tenu bon dernièrement malgré une récolte peu abondante en piochant dans les stocks. Mais ceux-ci semblent se tarir", a expliqué Caroline Bain, analyste chez Capital Economics.

Elle a ajouté que les cours de l'arabica avaient été pris entre deux tendances contraires au Brésil, le principal producteur mondial.

D'un côté, la perspective d'une très bonne récolte dans ce pays a pesé sur les cours. Mais de l'autre, les prix ont été soutenus par la tendance des producteurs locaux à ne pas mettre leurs grains sur le marché dans un contexte d'appréciation de la monnaie locale, le réal: ils préfèrent attendre une baisse de leur devise pour vendre, de façon à tirer alors davantage de recettes en réais de leur café vendu en dollars.

En attendant, cette rétention de stocks a privé le marché d'approvisionnement et a donc constitué un facteur de soutien aux prix de l'arabica.

Le cacao grandi par la petitesse des grains

Les cours du cacao ont rebondi cette semaine, montant vendredi à Londres jusqu'à 2.436 livres sterling la tonne et le même jour à New York jusqu'à 3.041 dollars la tonne, des plus hauts en deux semaines.

"Il y a toujours ce bruit autour d'une mauvaise récolte de mi-saison. On parle aussi de nouveau de grains de petites tailles en provenance d'Afrique de l'Ouest qui ne pourraient pas être utilisés ou exportés", a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Cela a constitué un élément d'appréhension sur l'ampleur des récoltes actuelles, apportant un soutien aux cours.

Autre facteur: l'abaissement jeudi du taux directeur de la banque d'Angleterre a fait nettement baisser la livre sterling, ce qui a rendu les achats du cacao coté à Londres moins chers pour les investisseurs munis d'autres devises. La demande s'est donc élevée, ce qui a fait monter les prix.

Reste que, selon M. Scoville, les conditions de croissance des cacaoyers se sont nettement améliorées, ce qui laisse espérer une bien meilleure récolte cet automne en Afrique de l'Ouest, la première région productrice de cacao au monde.

Des pluies régulières sont en outre prévues dans les régions productrices d'Asie du Sud-Est, une promesse de pousse favorable. Autant d'éléments contribuant à l'offre qui devraient peser sur les cours dans les semaines à venir.

Le sucre renforcé par l'Inde et la Thaïlande

Le sucre a connu un fort rebond en fin de semaine, la tonne de sucre blanc grimpant vendredi à Londres jusqu'à 549,20 dollars, au plus haut en plus de trois semaines.

Cette hausse a été précipitée par l'appréciation du réal face au dollar, un facteur qui a tendance à pousser les producteurs brésiliens à limiter leurs ventes sur le marché en attendant un mouvement des devises plus favorable.

Nick Penney, analyste chez Sucden Financial, a mis aussi en avant le fait que de grands fonds d'investissements avaient gonflé leurs positions acheteuses, tablant sur un déficit d'approvisionnement du marché non seulement cette saison mais aussi la prochaine.

"Le marché réévalue la situation en Inde et en Thaïlande. La première devrait une fois encore être importatrice nette cette année et la seconde devrait produire moins que l'an passé", a-t-il expliqué.

Selon plusieurs experts toutefois, dont M. Scoville, les cours du sucre pourraient rapidement pâtir des bonnes conditions météorologiques, favorables à des récoltes abondantes, aussi bien au Brésil qu'en Inde et en Thaïlande, préalablement frappés par le phénomène de sécheresse El Nino.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en novembre valait 1.857 dollars vendredi à 15H00 GMT, contre 1.822 dollars le vendredi précédent à 11H40 GMT mais pour livraison en septembre. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 141,45 cents, contre 141,70 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 544,70 dollars, contre 520 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 19,72 cents, contre 18,85 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en septembre valait 2.417 livres sterling, contre 2.322 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 3.014 dollars, contre 2.866 dollars sept jours plus tôt.

jra/LyS