reprend son souffle

Londres (awp/afp) - Le cacao a décroché cette semaine sur fond de prochaine saison prometteuse tandis que le café a bondi grâce à des prévisions de récolte en baisse au Brésil et que le sucre a perdu un peu de terrain.

- Le cacao déprimé par une offre qui s'annonce abondante -

Les cours du cacao ont nettement lâché du lest cette semaine, sans parvenir à bénéficier de la révision à la hausse, à 212.000 tonnes contre 180.000 tonnes précédemment anticipées, de la prévision de déficit de l'Organisation internationale du cacao (ICCO) pour la saison 2015/2016, dû essentiellement à une baisse de près de 6% de la production mondiale de cacao sur un an.

Au niveau national, la baisse la plus marquée de l'offre concerne la Côte d'Ivoire, premier producteur de fèves brunes au monde, où la production devrait chuter de 226.000 tonnes à 1,57 million de tonnes cette saison, selon l'ICCO, qui met en avant des conditions météorologiques défavorables.

Le marché n'a toutefois pas semblé tenir compte de ces données plutôt encourageantes, les ayant déjà largement intégrées à ses prix au cours des derniers mois et préférant donc se concentrer sur la récolte à venir.

"Il semble que le marché regarde moins le scénario d'un resserrement des stocks cette année et davantage le potentiel d'amélioration de la production l'année prochaine", a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, soulignant que le gouvernement de Côte d'Ivoire s'attendait à une production de quelque 1,7 million de tonnes l'an prochain, résultant en une offre plus que suffisante de fèves brunes sur le marché.

La tonne de cacao est ainsi tombée vendredi à Londres jusqu'à 2.268 livres, au plus bas en plus de deux mois tandis qu'elle avait atteint mercredi à New York 2.861 dollars, un minimum en un mois.

- Le café porté par des prévisions de mauvaise récolte au Brésil -

Les cours du café ont bien progressé cette semaine, bondissant même jeudi sur fond d'accès de faiblesse du dollar, et restaient soutenus par des craintes entourant la récolte au Brésil, premier producteur de grains noirs au monde.

La tonne de robusta est ainsi montée jeudi à Londres jusqu'à 1.858 dollars, au plus haut en plus de trois semaines, tandis que la livre d'arabica a grimpé le même jour jusqu'à 152,90 cents, un maximum en un mois et demi.

Alors que "plus de 90% de la culture de café brésilienne 2016/2017 a désormais été récoltée", "la production d'arabica a visiblement été étonnamment positive, ce qui pourrait permettre d'absorber les actuelles pertes de la récolte de robusta", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Selon ces derniers, outre les informations provenant du Vietnam, premier producteur de robusta au monde, et d'Indonésie, la faible récolte de robusta au Brésil a joué un rôle majeur dans la forte progression des prix à Londres cette année.

D'autant que les perspectives pour la récolte 2017/2018 semblent également quelque peu critiques en raison de conditions de sécheresse prolongées qui ont entravé la pollinisation.

De même, après avoir quelque peu perdu du terrain depuis la mi-juillet, les cours de l'arabica ont repris leur marche en avant il y a un peu plus de deux semaines alors que "les perspectives de l'arabica pour 2017/2018 sont aussi assombries par des inquiétudes concernant les conditions météorologiques", ont poursuivi les analystes de Commerzbank.

- Le sucre pénalisé par le dollar et les derniers rapports d'Unica -

Les cours du sucre ont bien résisté à Londres cette semaine mais ont davantage souffert à New York, notamment en raison de la nette appréciation du dollar dans le sillage de commentaires de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed).

La livre de sucre brut est ainsi tombée jeudi à New York jusqu'à 19,53 cents, un minimum en trois semaines.

Les spéculations grandissantes sur le fait que la banque centrale américaine pourrait relever à nouveau ses taux d'ici la fin de l'année ont contribué à l'appréciation du billet vert cette semaine, tous les yeux étant désormais tournés vers le rapport mensuel sur l'emploi américain, attendu ce vendredi à 12H30 GMT, dont la Fed fait un élément clé de ses futurs arbitrages en matière de politique monétaire.

Or, le renforcement du dollar pénalise les achats de sucre, libellés dans cette devise et donc rendus plus onéreux pour ceux munis d'autres monnaies, ce que n'a pas suffi à compenser la révision à la hausse de la prévision de déficit de l'Organisation internationale du sucre (ISO) pour la saison 2016/2017, déjà en grande partie intégrée aux prix du marché.

Par ailleurs, "le marché est bien conscient étant donné les récents rapports d'Unica (l'Association brésilienne de l'industrie de la canne à sucre, NDLR) que davantage de canne à sucre est transformé en sucre plutôt qu'en éthanol au cours des campagnes récentes et ceci est peut-être la principale raison" de l'évolution des prix dans une fourchette étroite à moyen terme, a souligné Tom Kujawa, analyste chez Sucden Financial.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en novembre valait 1.853 dollars vendredi à 11H35 GMT, contre 1.807 dollars le vendredi précédent à 11H15 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en décembre valait 151,95 cents, contre 144,75 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 534,80 dollars, contre 538,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 19,87 cents, contre 20,57 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en décembre valait 2.280 livres sterling, contre 2.387 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.899 dollars, contre 3.044 dollars sept jours plus tôt.

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