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Londres (awp/afp) - Le cacao a bondi cette semaine sur fond de livre britannique affaiblie et d'incertitudes autour de la récolte en Afrique de l'Ouest tandis que les craintes de déficit ont également porté le café et que le sucre a entamé un mouvement de correction.

- Le café aidé par des craintes de déficit -

Le café a consolidé ses gains la semaine dernière à Londres après avoir signé un nouveau plus haut en un an lundi, tandis qu'à New York, où il a également atteint des sommets en début de semaine, il a eu plus de mal à conserver son élan haussier.

Les cours du café ont en effet grimpé lundi à New York jusqu'à 148 cents la livre, au plus haut depuis le 7 avril 2015 tandis qu'ils ont atteint vendredi à Londres 1.783 dollars la tonne, un maximum en plus d'un an.

"L'idée que la production 2016/2017 sera au moins légèrement inférieure à la demande a entraîné un intérêt à l'achat" chez les investisseurs, a commenté Jack Scoville, analyste Price Futures Group.

"La question est de savoir quelle quantité (de grains noirs) le Brésil va produire", a souligné l'analyste, précisant que si les estimations de l'industrie brésilienne continuaient à tabler sur une récolte vraiment abondante, les estimations du gouvernement se situaient en dessous de 50 millions de sacs (de 60 kg).

Mais "le mouvement des prix suggère que la production au Brésil et dans tous les pays produisant de l'arabica est inférieure à ce que dit l'industrie", a estimé M. Scoville.

Selon Sébastien Marlier, analyste matières premières chez The Economist Intelligence Unit, la volatilité qu'ont connue les cours du café cette semaine, notamment à New York, où ils ont nettement baissé à partir de mercredi, s'explique par un regain d'aversion au risque sur l'ensemble des marchés financiers à la suite du vote britannique pour sortir de l'Union européenne (UE), dont les investisseurs craignent les répercussions économiques.

- Le cacao galvanisé par la baisse de la livre -

Les cours du cacao ont bondi cette semaine, profitant à la fois de la faiblesse de la livre britannique dans le sillage du vote pro-Brexit et de craintes renouvelées concernant la récolte de mi-saison en Afrique de l'Ouest, premier producteur de fèves brunes au monde.

Le prix du cacao a ainsi grimpé vendredi à Londres jusqu'à 2.518 livres sterling la tonne, un plus haut en six ans, tandis qu'il a atteint le même jour à New York 3.121 dollars la tonne, un maximum en deux semaines.

"Comme attendu, les prix du cacao à Londres ont été galvanisés cette semaine par la faiblesse de la livre britannique (devise dans laquelle est libellée ce contrat à Terme, NDLR)", tombée mercredi à un nouveau plus bas en 31 ans face au dollar, a précisé M. Marlier.

Selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, les prix du cacao ont aussi bénéficié d'informations selon lesquelles les livraisons de fèves brunes dans les ports de Côte d'Ivoire et du Ghana - à partir desquels elles sont destinées à être exportées, étaient lentes et problématiques.

En outre, ajoutait M. Scoville, un été chaud et sec en Afrique de l'ouest a été à l'origine d'importants problèmes de qualité de la récolte, avec des fèves plus petites que d'habitude.

- Le sucre reprend son souffle -

A l'image du café, les cours du sucre ont fortement progressé dans la première partie de semaine, avant de ralentir un peu la cadence à compter de mercredi.

La tonne de sucre blanc est ainsi montée mardi à Londres jusqu'à 572,70 dollars, tandis que la livre de sucre brut a grimpé le même jour à New York jusqu'à 21,10 cents, au plus haut dans les deux cas depuis le 10 octobre 2012.

"Les principales raisons fondamentales pour ce niveau élevé de prix sont les prévisions d'un déficit de l'offre sur le marché mondial du sucre à la fois pour les saisons actuelle et à venir", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"La situation a été exacerbée, au moins à court terme, par les fortes précipitations au Brésil qui au cours de la première quinzaine de juin ont entraîné une chute de la transformation de canne à sucre de 35% sur un an et de 20% par rapport aux quinze jours précédents", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Ils ont toutefois souligné que le traitement de canne à sucre fonctionnait désormais de nouveau à plein régime, ce qui faisait craindre une correction des cours.

D'autant, comme l'a fait remarquer Nick Penney, analyste chez Sucden Financial, que les prévisions météorologiques dans le centre-sud du Brésil n'annoncent que des pluies légères cette semaine dans les zones de culture du sud, ce qui ne devrait pas perturber outre mesure le broyage de canne à sucre et va donc limiter toute progression future des prix.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 1.779 dollars vendredi à 10H30 GMT, contre 1.727 dollars le vendredi précédent à 11H40 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 142,80 cents, contre 145,35 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 542,90 dollars, contre 561,70 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 19,67 cents, contre 20,77 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en septembre valait 2.510 livres sterling, contre 2.351 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 3.121 dollars, contre 2.979 dollars sept jours plus tôt.

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