Londres (awp/afp) - Le cacao et le café robusta ont grimpé tandis que le sucre et l'arabica ont reculé sur la semaine.

"Les matières premières dites +soft+ (coton, café, sucre et cacao) ont subi la plus forte baisse du secteur des matières premières en mai, le cacao étant le seul à tirer son épingle du jeu", ont résumé les analystes de Société Générale.

Le cacao résiste au rapport de l'ICCO

Les prix du cacao ont nettement remonté cette semaine comme sur le mois, s'éloignant des plus bas en plusieurs années atteints fin avril et début mai.

En mai, "les prix du cacao ont bénéficié de l'instabilité politique en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial", ont expliqué les analystes de Société Générale.

Des mutineries dans plusieurs villes ivoiriennes ont menacé de déstabiliser l'industrie nationale.

"De plus, de fortes pluies dans la région ont inquiété sur la qualité de la récolte, ce qui a soutenu les prix", ont ajouté les analystes de Société Générale.

A plus long terme, cependant, l'abondance de l'offre à venir continue de peser sur l'optimisme des investisseurs, alors que l'Organisation internationale du Cacao (ICCO) a revu à la hausse ses prévisions de surplus de l'offre, à 382.000 tonnes, contre 264.000 tonnes précédemment.

"En raison de la chute des prix en Côte d'Ivoire, l'ICCO prévient que de nombreux contrebandiers exportent la récolte vers le Ghana, où les prix n'ont pas baissé", ont prévenu les analystes de Commerzbank, qui notent par ailleurs que la chute du prix du cacao sur les derniers mois explique que le rapport de l'ICCO n'a pas fait baisser les cours cette semaine.

Le sucre écrasé par sa production

Les cours du sucre ont, eux, été touché de plein fouet par la publication du rapport de l'Organisation internationale du sucre (ISO).

Vendredi, le sucre a atteint son plus bas depuis plus de 14 mois, à 418,10 dollars à Londres pour la tonne de sucre blanc et à 14,09 cents à New York pour la livre de sucre brut.

"L'ISO estime qu'il pourrait y avoir un surplus de production de 3 millions de tonnes sur la saison 2017-2018, en raison d'une production grandissante au Brésil", ont noté les analystes de Commerzbank.

L'ISO a également prévu un surplus de production en 2018-2019.

Le marché du sucre n'est pas forcément plus clément à court terme, comme l'expliquent les analystes de Société Générale.

"Les données météorologiques sont meilleures au Brésil", ce qui promet une meilleure récolte, ont-ils souligné, en notant également de meilleures condition en Inde, deux facteurs qui devraient doper la production et peser sur les prix.

Les cafés peinent à remonter

Le robusta a atteint jeudi 2.004 dollars la tonne, à son plus haut niveau depuis deux mois. L'arabica a en revanche creusé ses pertes, atteignant vendredi 126,80 cents l'once, au plus bas depuis fin avril, quand la denrée avait atteint son plus bas niveau depuis juin 2016.

"Les deux marchés sont sur la même dynamique, les échanges new-yorkais sont plus proches du bas de la fourchette que ceux de Londres, mais il n'y a pas énormément d'achats dans les deux cas", a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Alors que les cours du robusta s'étaient envolé en 2016, les analystes tablant sur une récolte peu abondante, contrairement à l'arabica, les deux types de café se sont rapprochés, et ont tous deux souffert au mois de mai.

"Les prix ont souffert d'une météo clémente au Mexique, qui prévoit donc une hausse de sa production", ont noté les analystes de Société Générale.

"Les réserves répertoriées sur l'ICE (Intercontinental Exchange) ont augmenté de 4,73% en mai, ce qui inquiète les marchés", ont-ils ajouté.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.990 dollars vendredi à 13H20 GMT, contre 1.967 dollars le vendredi précédent à 11H20 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 127,25 cents, contre 129,50 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 422,00 dollars, contre 444,10 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 14,28 cents, contre 15,33 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 1.566 livres sterling, contre 1.476 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.017 dollars, contre 1.894 dollars sept jours plus tôt.

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