En dehors de cela, les investisseurs ont passé la journée à tenter d'évaluer les répercussions pour les comptes des entreprises des dernières péripéties de la réforme fiscale.

Les sénateurs républicains avaient procédé à des changements de dernière minute dans leur texte afin qu'il soit adopté samedi dernier par le Sénat en séance plénière.

Ils avaient en particulier retenu le principe d'un impôt alternatif minimal (AMT) pour les personnes physiques et morales, alors qu'ils comptaient l'éliminer à l'origine.

Cela met le Sénat en porte-à-faux avec la Chambre des représentants car les députés républicains, dans leur propre version, ont bel et bien supprimé cet impôt minimal pour les sociétés et entendent bien que ce principe ne figure pas dans le texte définitif.

"On a toujours le sentiment que la réforme fiscale se fera, avec un taux d'impôt sur les sociétés de 20%, ce qui fera beaucoup de bien aux bénéfices", a toutefois dit Lindsey Bell, stratège investissement de CFRA Research.

Un tel taux d'IS pourrait bonifier les résultats des sociétés du S&P-500 de 9% de plus l'an prochain, a-t-il ajouté.

L'indice Dow Jones a perdu 109,41 points (0,45%) à 24.180,64 points. Le S&P-500 a cédé 9,87 points (0,37%) à 2.629,57 points. Le Nasdaq Composite a laissé 13,15 points, soit 0,19%, à 6.762,21 points.

Cela fait trois séances d'affilée que le S&P-500 fléchit, une série inédite depuis le début août. Son avance depuis le début de l'année a été ramenée à 17%.

Stimulé par un gain de 2,53% d'Electronic Arts, l'indice de l'informatique finit sur un maigre gain de 0,21%, alors qu'il avait gagné jusqu'à 1,4% en séance.

Le secteur le plus performant de l'année accuse un recul de près de 4% sur une période d'une semaine, les investisseurs se désengageant de lui au bénéfice des banques, de la distribution et d'autres secteurs susceptibles, selon eux, de tirer le plus de profit de la réforme fiscale voulue par le président Donald Trump.

Deux indicateurs ont été publiés dans la journée, sans laisser trop de traces sur le marché. Il est vrai qu'il y a plus important à venir de ce point de vue, en l'espèce la statistique de l'emploi de novembre publiée vendredi. Elle sera précédée par l'enquête ADP de l'emploi dans le secteur privé mercredi et par la statistique hebdomadaire des inscriptions au chômage le lendemain.

La croissance du secteur tertiaire aux Etats-Unis a accusé un ralentissement plus net que prévu en novembre, suivant les résultats de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) auprès des directeurs d'achats.

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé plus que prévu au mois d'octobre, atteignant son plus haut niveau depuis neuf mois, la hausse des prix du pétrole ayant alourdi la facture des importations.

Sur le front des entreprises, Walt Disney Co semble bien parti pour acquérir des actifs de Twenty First Century Fox dans les médias même si son rival Comcast reste en course, ont rapporté mardi deux sources au fait du dossier.

Ca n'a pas plu au marché et Disney a cédé 2,72%, tandis que Fox a laissé 0,3% et que Comcast a reculé de 2%.

Le constructeur de résidences de luxe Toll Brothers a chuté de 7,4%, en raison d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice en deçà des attentes au quatrième trimestre.

Un marché de l'emploi dynamique soutient la demande immobilière mais les constructeurs ne peuvent en tirer complètement avantage en raison de pressions exercées sur leurs coûts, qu'elles proviennent des salaires et des charges sociales ou des matières premières.

Dans le même compartiment, PulteGroup, Meritage Homes, Lennar et CalAtlantic ont perdu de 1,5% à 4,2%.

L'indice PHLX de l'immobilier a reculé de 1,5%.

A l'inverse McDonald's a pris 1,4%, le leader mondial de la restauration rapide ayant profité d'un relèvement de la recommandation de Jefferies, passé de "conserver" à "acheter".

Le volume a été de 6,9 milliards de titres échangés, un peu plus que la moyenne de 6,7 milliards des 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar enregistre sa deuxième journée de hausse, porté lui aussi par les espoirs que la réforme fiscale continue de susciter, alors qu'il avait passé auparavant une mauvaise semaine.

Cela étant, son potentiel de hausse l'an prochain est peut-être limité, estiment certains stratèges. "Notre hypothèse de départ est que le dollar a déjà intégré beaucoup de bonnes nouvelles", explique Shaun Osborne, de la Banque Scotia.

"Et il ne reste plus grand chose pour alimenter le potentiel haussier pour le moment".

Dans un rapport publié mardi, les stratèges d'ING voient l'euro atteindre 1,30 dollar en 2018, un taux que l'on n'a plus vu depuis septembre 2014.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à deux ans est au plus haut depuis octobre 2008 et celui du papier à trois ans pareillement depuis juin 2009.

Le spread entre le cinq ans et le 30 ans, de 57,3 points de base, est au plus bas depuis octobre 2007.

L'évolution des futures de Fed funds montre que les investisseurs considèrent comme certaine une hausse des taux américains au terme de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale des 12 et 13 décembre, tandis que la probabilité que cette hausse soit d'un demi-point atteint maintenant presque 10%.

(Avec Gertrude Chavez-Dreyfuss et Dion Rabouin)

par Rama Venkat Raman, Sruthi Shankar et Noel Randewich