Carillion décroche de 30,82% à 132,9 pence à Londres, après avoir averti sur ses résultats et annoncé la suspension de son dividende. Le groupe britannique du secteur du BTP a d'abord prévenu que son bénéfice opérationnel du premier semestre serait inférieur aux attentes en raison d'un phasage défavorable dans l'écoulement de contrats PPP (partenariats public-privé).

Plus grave, Carillion a fait face à une dégradation brutale de sa situation de trésorerie et de sa génération de cash-flow qui l'ont incité à mettre en place une revue de l'ensemble de ses contrats afin d'accélérer un plan d'économies déjà en place.

Le groupe a mandaté le cabinet KPMG pour mener à bien cet audit qui a abouti à passer une provision de 845 millions de livres sterling dans les comptes semestriels. Carillion a en effet pris la décision, suite à l'examen de ses contrats, de se retirer de certains marchés non stratégiques, de quitter les marchés de la construction au Moyen-Orient (Qatar, Arabie Saoudite et Egypte) et de sortir des contrats PPP.

Compte tenu de cette évolution significative du périmètre de Carillion, son chiffre d'affaires est désormais attendu en baisse sur l'exercice 2017, entre 4,8 et 5 milliards de livres sterling. Il avait atteint 5,2 milliards en 2016.

Face à la nécessité de préserver autant que possible son cash, Carillion a également décidé de suspendre le versement de son dividende cette année. Signe de la dégradation soudaine auquel le groupe a été confrontée sur ses principaux marchés, le ton était bien plus positif en mars dernier, lors de la présentation des résultats 2016. Carillion indiquait alors qu'il maintenait sa politique de dividende progressive, prévoyant une hausse de la rémunération de ses actionnaires au gré de l'amélioration de ses résultats.

Pour ajouter encore à la confusion, le groupe de BTP a annoncé une première victime de cette restructuration drastique : son directeur général Richard Howson a quitté son poste, remplacé par Keith Cochrane.