En repli de plus de 4% à l'ouverture après l'annonce du décès du quatrième patient sur lequel avait été implanté sa prothèse cardiaque, Carmat s'est rapidement retourné à la hausse et s'apprête à clôturer finalement sur un bond de plus de 10% à 33 euros. Les investisseurs ont été rassurés par la déclaration du professeur Pascal Leprince, chef de service de l'institut de cardiologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière selon laquelle ce décès n'est pas lié à la prothèse.

Sur cette dernière nouvelle mitigée entre tragédie humaine et avancées scientifiques, le chef de service à l'Institut de Cardiologie du groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, a déclaré ce matin : " L'implantation s'est déroulée tout à fait convenablement et la prothèse a donné toute satisfaction tout au long de son fonctionnement. Nous connaissons les risques liés à ce type d'intervention, et malgré tous les efforts de l'équipe, le patient est décédé de complications médicales non liées à la prothèse. "

Par ailleurs, les investisseurs se sont rendus compte que ce quatrième patient, comme les trois autres greffés, avait dépassé l'objectif primaire d'une survie à 30 jours. Fort de ce succès, Carmat peut lancer son implantation à l'échelle européenne sur 20 patients. A l'issue de cette étude plus vaste, le groupe pourra obtenir le marquage CE permettant la mise sur le marché de la prothèse.

Début décembre, le directeur général de la société Marcello Conviti avait déclaré à Reuters qu'il espérait achever d'ici la fin du premier trimestre 2016 l'étude de "faisabilité" du coeur artificiel.

L'enjeu est de taille. Selon Carmat, ce coeur pourrait aider environ 10 000 malades en France. Le groupe cible en outre une fourchette comprise entre 100 000 et 120 000 patients en Europe et en Amérique du Nord, pour un marché mondial estimé à quelques 16 milliards de dollars.