Un cœur doit être irrigué pour battre. Carmat (-5,12% à 25 euros), qui vient d'implanter récemment deux de ses cœurs artificiels (un au Kazakhstan, l'autre en République tchèque) a besoin de fonds pour poursuivre ses essais cliniques à l'international et notamment aux Etats-Unis. Mais la medtech voit plus loin. Elle a ainsi demandé des capitaux aux marchés pour préparer le lancement commercial de ses produits, toujours prévu pour 2019. Raison pour laquelle l'appel de fonds est d'une telle envergure : 46 millions d'euros, voire 52,9 millions si les investisseurs répondent à cet appel du cœur.

Afin de susciter l'intérêt des investisseurs non actionnaires, Carmat ne donne pas de droits préférentiels de souscription qui avantagent les actionnaires existants.

Le prix maximum de souscription des actions nouvelles a été fixé à 20 euros, soit une décote de 24% par rapport au cours de clôture d'hier soir.

Le nombre maximum d'actions nouvelles susceptibles d'être émises est de 4 millions, soit 62,8% du capital existant. Les responsables de l'opération (BNP Paribas et Oddo BHF épaulés par Portzamparc) n'ont pas conclu de contrat de garantie.

Cela signifie qu'en cas d'insuffisance de la demande, l'augmentation de capital envisagée pourrait être limitée aux souscriptions reçues. Pour autant, Carmat précise que ses actionnaires historiques se sont engagés à souscrire à la levée de fonds de telle sorte que 75% du montant de l'émission initialement prévu, soit 34,5 millions d'euros, est couvert. Le groupe a précisé que l'insuffisance de la demande ne remettrait pas en cause la réalisation de ses objectifs.

Cette absence de garantie comme l'impact dilutif massif de cette augmentation de capital n'ont pas effrayé Gilbert Dupont. Le broker a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 54 euros sur Carmat.

L'analyste a expliqué qu'il prenait pour hypothèse la commercialisation du cœur artificiel en Europe en 2020, alors que le groupe l'envisage en 2019. Il a rappelé que sa valorisation ne prenait pas en compte, à ce stade, la commercialisation du produit aux Etats-Unis.