Carrefour (+3,32% à 17,11 euros) dispute à Safran (+3,82%) la première place du CAC 40. Ce bond tient surtout à la volonté des investisseurs de se saisir des moindres bonnes nouvelles concernant un groupe dont les performances opérationnelles laissent encore à désirer. Ainsi, Carrefour a annoncé hier dans l'après-midi la signature de deux accords avec les syndicats sur l’accompagnement social du plan de transformation de l’entreprise. Sur le moment, le titre du distributeur n'a pas particulièrement réagi à cette information.

Mais, ce matin, une note du bureau d'études Bernstein fait de cet élément a priori anodin un catalyseur pour un rebond du cours. L'analyste souligne d'abord que les deux accords permettent à Carrefour de déployer deux volets-phares de son plan stratégique : la sortie de 273 magasins Dia en pertes et le reclassement de leurs employés, ainsi que la suppression de 2 400 postes au siège français de la société. Au total, Carrefour espère ainsi réduire ses coûts de 2 milliards d'euros sur cinq ans.

De plus, observe Bernstein, l'annonce des accords avec les syndicats est intervenue au lendemain de la conclusion d'une alliance dans les achats avec Système U. Grâce à elle, le binôme est le plus gros négociateur de France, devant la récente alliance Casino/Auchan.

"Le nouveau PDG Alexandre Bompard montre que sa réputation de manager efficace n'est pas usurpé", salue Bernstein. L'analyste revient aussi sur sa thèse selon laquelle Carrefour est une valeur qui devrait osciller entre 15 et 20 euros. Cette fourchette est liée au désespoir ou, au contraire, à l'espoir, que le groupe entretiendra chez les actionnaires. Alors que le titre a clôturé jeudi dernier à 15,92 euros, au plus bas de l'année, il est l'heure aujourd'hui de reprendre espoir. Avant la prochaine secousse...