Le groupe prévoit de fermer les magasins déficitaires de Thiais (Val-de-Marne, 117 salariés) et Béziers (Hérault, 45 salariés), tandis que le sort de celui de Lille (134 salariés), qui n'a jamais été rentable depuis son ouverture en 2007, n'a pas encore été tranché.

Son bail a été dénoncé et le groupe espère pouvoir en renégocier les termes. Le magasin pourrait alors voir ses surfaces de vente réduites. Faute d'accord sur un nouveau loyer, il fermerait ses portes.

Les fermetures devraient intervenir début 2016 au plus tard.

Le groupe va également réduire ses coûts au siège, avec un plan de départs volontaires concernant 90 emplois sur 1.100, auquel s'ajoute une soixantaine de postes supprimés dans les services logistiques.

Le groupe a déclaré avoir amorcé une "transformation en profondeur de l’entreprise visant à (...) assurer la pérennité de son modèle" grâce à "une nécessaire simplification de l’organisation pour stopper les foyers de pertes récurrentes, retrouver des capacités d’investissement et sauvegarder sa compétitivité".

Les Galeries ont un problème majeur, aux dires de Philippe Nobile, du cabinet de consultants Javelin Group France, "c'est leur retard en matière de digital, leur parc de province avec certains magasins peu rentables et leur dépendance vis-à-vis du marché français morose".

Les ventes en ligne ne pèsent, selon les estimations des experts, que 2% à 3% de son chiffre d'affaires quand elles dépassent les 30% dans les grands magasins américains.

RETARD DANS LE E-COMMERCE

"Pour parvenir à doubler la rentabilité à l'horizon 2020 -objectif fixé par les dirigeants- dans un contexte de ventes qui plafonnent, il faut agir sur la structure de coûts", note Yves Marin, du cabinet Kurt Salmon.

En 2014, les ventes du groupe ont stagné à 3,8 milliards d'euros.

Le réseau de magasins de province est resté plombé par un marché français morose, tandis que le navire amiral du boulevard Haussmann, qui réalise près de la moitié de ses ventes grâce à la clientèle touristique étrangère, a dû, comme ses concurrents, faire face à la chute de la clientèle russe pour cause de dévaluation du rouble ainsi qu'au repli des clients venus du Brésil.

Pour redresser la barre, le groupe entend accélérer dans l’omnicanal (le lancement d'un troisième site internet est prévu dans un mois), procéder à des ouvertures ciblées en France et à l’étranger, et à des investissements annuels "significatifs" dans les concepts et les offres des magasins.

Les Galeries comptent parmi les seuls grands magasins à avoir fait le choix du développement international, un modèle d'exportation peu prisé des enseignes et un pari jugé osé par certains.

Le groupe est aujourd'hui présent à Berlin, Casablanca, Dubaï, Pékin et Djakarta, et des ouvertures sont attendues à Milan, Doha et Istanbul d'ici 2018.

L'enseigne, qui comptent 59 magasins en France, va également s'installer sur les Champs-Elysées d'ici 2018.

Au total, les Galeries Lafayette emploient 10.600 personnes en France.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis