Paris (awp/afp) - Carrefour a souffert en 2016 d'un recul de la rentabilité en France et en Chine, mais assure "préparer l'avenir avec confiance" en réaffirmant son positionnement sur l'alimentaire tout en voulant de développer les magasins de proximité.

"Je qualifie les résultats 2016 de solides, car la croissance du chiffre d'affaires, qui est un élément essentiel pour les distributeurs continue d'être tout à fait convenable", a déclaré le PDG du groupe, Georges Plassat, lors d'une conférence de presse jeudi.

L'an dernier, le chiffre d'affaires du groupe a légèrement reculé (-0,7%), pénalisé par les effets de changes, mais a progressé de 3% en organique.

"Il s'agit de la cinquième année de croissance organique consécutive pour le groupe", a souligné le directeur financier, Pierre-Jean Sivignon, rappelant que sur les 5 dernières années, les ventes organiques du groupe avaient progressé en moyenne de 2,6% par an.

Le bénéfice net et la rentabilité opérationnelle se sont en revanche repliés l'an dernier, le premier de 23,87% en publié (-7,4% retraité des exceptionnels) et la seconde de 3,8% même si elle reste conforme aux attentes des analystes.

Ce sont principalement l'Asie, où la Chine est passée en perte opérationnelle, et la France avec un résultat opérationnel courant en baisse de 13,4%, qui ont pesé sur la rentabilité. Les coûts de l'intégration de Dia ont également lesté les performances.

En revanche, la "structure financière du groupe reste saine", avec un cash flow libre en progression et un endettement qui se réduit de 15 millions, conformément aux objectifs, selon les deux dirigeants.

A la Bourse de Paris, ces résultats ont été accueillis froidement, le titre Carrefour perdant 4,78% peu avant 15H00, les analystes étant déçus des performances en France.

Pour Georges Plassat, Carrefour sort néanmoins "renforcé de 2016": "Je suis extrêmement confiant dans l'avenir de la société et dans la poursuite de sa dynamique", a-t-il déclaré.

Répondant aux inquiétudes du marché, il s'est dit "confiant sur l'avenir de nos marges en France" et sur le potentiel de redressement de la Chine "où les plans d'action devraient finir par porter leurs fruits". Dans ce pays "2016 constituera un point bas", pense-t-il.

Pour 2017, Carrefour se fixe comme objectif une croissance de ses ventes de 3 à 5% à changes constants pour l'ensemble du groupe.

- Stratégie multiformat -

Pour continuer à se développer, Carrefour compte renforcer son positionnement dans l'alimentaire, qui représente aujourd'hui 83% des ventes et résiste aux chocs macroéconomiques.

Le distributeur prévoit de développer ses assortiment en frais, en bio, et sur l'ensemble des nouveaux besoins d'alimentation (produits locaux et sans gluten, lactose, etc.).

"Augmenter la qualité de nos produits tout en gardant des prix accessibles, c'est désormais la mission du groupe", qui veut s'affirmer comme "un commerçant alimentaire de référence", estime Georges Plassat.

Le distributeur compte poursuivre son développement multiformat, faisant "progressivement glisser son centre de gravité vers la proximité" sans pour autant abandonner "la puissance de l'hyper", qui restera "un socle" et un "laboratoire pour les innovations".

En 2016, les 1.328 hypermarchés du groupe ont représenté 51% de son chiffre d'affaires. En 2020, Carrefour devrait compter 1.450 hypermarchés, mais leur poids dans les ventes devraient passer en dessous des 50%.

Les nouveaux relais de croissance se situeront dans les magasins de proximité, où Carrefour exploite aujourd'hui 7.075 points de vente et sur lequel il compte concentrer son expansion. Selon les prévisions, en 2020, Carrefour comptera 9.000 magasins de proximité en propre et en franchise.

Le distributeur croit également à la force du e-commerce et à l'exploitation des données clients. Le volume d'affaires du e-commerce chez Carrefour devrait être multiplié par 3, de 1,2 milliard d'euros en 2016 pour atteindre 4 milliards en 2020.

Le chiffre d'affaires du groupe en 2016 s'élevait à 85,7 milliards d'euros.

Après avoir racheté Rue du commerce et de plusieurs sites comme Greenweez (bio) ou Croquetteland (alimentation animale), Carrefour n'exclut pas de nouvelles acquisitions.

Enfin, le distributeur confirme vouloir faire entrer en Bourse ses activités immobilières (Carmila) et brésiliennes en 2017 "si les conditions de marché le permettent".

afp/rp