* Croissance organique de 2,1% en comparable
    * Stabilisation des hypers en France, croissance de 5% au
Brésil
    * Le CA e-commerce alimentaire progresse de plus de 30%

 (Actualisé avec détails, conférence téléphonique)
    par Pascale Denis
    PARIS, 17 octobre (Reuters) - Carrefour           a vu sa
croissance accélérer le pas en données comparables au troisième
trimestre grâce à la France et au Brésil et a affiché sa
confiance dans le bon déroulement de son plan de transformation
à l'horizon 2022.
    Les ventes du distributeur, pénalisées par la baisse du real
brésilien, ont reculé de 2,8% à 21,09 milliards d'euros en
données publiées, un chiffre légèrement inférieur aux 21,16
milliards du consensus d'Inquiry Financial pour Reuters.
    Mais à magasins comparables, hors taux de change, essence et
effets calendaires, la croissance est ressortie à 2,1% après une
hausse de limitée à 0,9% au deuxième trimestre.
    Le groupe, qui a confirmé les objectifs de son plan de
transformation portant notamment sur les économies, le
e-commerce alimentaire et les ventes de produits bio, estime
dans un communiqué que ce trimestre "traduit une amélioration
progressive de son modèle commercial".
    En France, où la consommation a été plus favorable, les 
hypermarchés dont les sous-performances plombent depuis des
années les résultats du groupe, se sont stabilisés après un
recul de 1% au trimestre précédent.   
    Un retour à une dynamique durablement positive dans ces très
grands formats - qui comptent pour près du quart du chiffre
d'affaires du distributeur et se sont laissés distancer par
Leclerc - est crucial pour le redressement du groupe.
    Lors d'une conférence avec les analystes, le directeur
financier, Matthieu Malige, a jugé qu'il était "trop tôt" pour
prédire quand ils pourraient durablement revenir en terrain
positif.
    Tous les formats se sont améliorés dans l'Hexagone et les
performances commerciales ont été "plus proches des tendances du
marché" grâce à l'alimentaire qui signe sa meilleure performance
depuis début 2015, tandis que le non-alimentaire est resté mal
orienté après une mauvaise rentrée des classes.
    
    LE CONSENSUS CONFORME AUX PERFORMANCES
    Carrefour, qui a enclenché des baisses de prix dans ses
supermarchés français au premier semestre, a "poursuivi ses
investissements commerciaux" au troisième trimestre.
    Grâce au déploiement de son offre omnicanale (ouverture de
nouveaux 'drive' et 'drive piétons', extension de l'offre de
livraison à domicile, mise en place de sites uniques dans chaque
pays), le distributeur affiche une croissance de plus de 30% de
son e-commerce alimentaire.
    La tendance s'est aussi nettement améliorée au Brésil
(+5,1%), sorti de la déflation alimentaire, grâce à la solide
performance des formats de semi-gros Atacadao (+6% en
comparable), tandis qu'elle est restée mal orientée en Espagne
(-2,7%) et s'est nettement dégradée en Italie (-4,4%) dans des
marchés très concurrentiels.
    La Chine, toujours à la peine, a vu ses ventes poursuivre
leur recul (-4,8%).
    Interrogé sur le consensus des analystes sur le résultat
opérationnel courant attendu pour 2018 (1,86 milliard d'euros,
en baisse par rapport aux 2,01 milliards de 2017), Matthieu
Malige a estimé que ce chiffre était "en ligne avec les
performances du groupe", précisant que les investissements dans
les prix se poursuivraient tandis que les réductions de coûts
liées notamment aux baisses d'effectif ne se feraient sentir
qu'en 2019.
     Carrefour était parvenu à préserver sa marge au premier
semestre grâce à des économies de 520 millions d'euros (sur un
total de 2,0 milliards prévus d'ici à 2020) dans la gestion des
stocks, les investissements ou la distribution.             
    Il a aussi bouclé fin septembre avec un mois et demi
d'avance son plan de départs volontaires dans ses sièges en
France              et a nommé de nouveaux dirigeants à la tête
de ses trois formats clés en France (hypermarchés, supermarchés
et proximité), signe de la volonté de son PDG d'insuffler une
nouvelle dynamique et de sa volonté de vaincre les résistances
au changement.
    Le groupe a aussi annoncé que ses investissements seraient
limités entre 1,7 et 1,8 milliard d'euros en 2018, au lieu des
2,0 milliards annoncés, grâce à une amélioration de sa
productivité et de sa sélectivité.
    Le titre Carrefour a clôturé à 15,57 euros à la Bourse de
Paris mercredi, reculant de 13,7% depuis le début de l'année,
tandis que l'indice Stoxx de la distribution         cède 5,3%
sur la période.
    Il abandonne 28,6% depuis l'arrivée d'Alexandre Bompard à la
tête du groupe, le 18 juillet 2017.      
     

   
     Le communiqué : https://bit.ly/2RUCogi
    La présentation : https://bit.ly/2NMphe6
    
    

    
 (Edité par Dominique Rodriguez)