Paris (awp/afp) - Le groupe de grande distribution français Carrefour a enregistré des résultats semestriels en baisse en données publiées au premier semestre, pénalisé par des éléments exceptionnels et les changes, même si sa croissance organique affiche une certaine résistance dans un contexte de consommation défavorable.

Sur les six premiers mois de 2016, le groupe a publié un bénéfice net en recul de 40,82%, à 129 millions d'euros.

Hors éléments exceptionnels, l'évolution du bénéfice redevient légèrement positive (+0,6%) à 235 millions d'euros, indique le groupe dans un communiqué.

Ces éléments non récurrents sont liés à des coûts de restructuration dans différents pays, qui ont occasionné une charge non récurrente de 114 millions d'euros.

Sur la période, les ventes du groupe, plombées par l'essence et les changes et dans un contexte de consommation défavorable, reculent de 4,2%, à 40,55 milliards.

Sur le semestre, le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel courant de Carrefour ont souffert des effets défavorables des changes, qui ont pesé à hauteur de 6,1%, et de la baisse du prix de l'essence, qui a eu un impact négatif de 1% sur la croissance du groupe.

Retraitées de ces éléments, les ventes organiques de Carrefour progressent de 2,9% sur le semestre.

Le résultat opérationnel courant (ROC), qui ressort en baisse de 2,75% en données publiées, redevient positif (+5,3%) une fois retraité des changes, à 706 millions d'euros.

Sur le seul deuxième trimestre, le chiffre d'affaires recule de 4,1% en données publiées, à 20,49 milliards, quasiment en ligne avec les attentes des analystes, mais progresse de 2,6% en organique. Cette croissance est toutefois inférieure à celle enregistrée lors du premier trimestre (+3,8%).

Néanmoins, "la dynamique de croissance rentable du groupe se poursuit pour le 8e semestre consécutif" et "nos résultats restent solides dans un environnement social, politique et météorologique atypique" au deuxième trimestre, notamment en France, a souligné le directeur financier du groupe, Pierre-Jean Sivignon, lors d'un point téléphonique.

"L'Europe et l'Amérique latine représentent des socles de croissance pour le groupe", alors qu'en Asie, "une amélioration séquentielle par rapport à 2015 est observée sur la Chine", a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, M. Sivignon a jugé "raisonnable" le consensus d'Ebit annuel, attendu par les analystes, et actuellement situé à 2,47 milliards d'euros.

En France, marché principal du groupe, le chiffre d'affaires semestriel s'affiche en recul de 2,4% en publié (-0,5% à magasins comparables, hors essence et effets calendaires), à 19,19 milliards. Cette évolution, "liée à l'environnement de consommation particulier" du semestre, marqué par une météo peu favorable et des mouvements sociaux, peu favorables à la consommation, est néanmoins "supérieure aux attentes du marché", a fait valoir M. Sivignon. La marge commerciale du groupe apparaît stable à 1,8%.

Les autres pays d'Europe affichent une performance stable (+2,2% en données comparables) sur le semestre, à 10,51 milliards d'euros, grâce notamment à la bonne performance de l'Espagne (+0,3%) et de la Belgique (+0,4%), alors que l'Italie est en retrait (-0,5%).

L'Amérique latine affiche sa résistance, notamment au contexte de récession économique au Brésil et d'évolution défavorable des monnaies. Le chiffre d'affaires de la région ressort en baisse de 11,3% sur le semestre en données publiées, à 7,23 milliards d'euros, mais une fois retraité des changes, il est en hausse de 17,8%, dont +15,9% au Brésil.

L'Asie demeure difficile, avec des ventes en recul de 9,3%, à 3,6 milliards d'euros, pénalisées par la Chine (-12,8%) même si les premiers effets des plans de restructuration engagés commencent à se faire sentir, note M. Sivignon. Selon lui, l'activité devrait toucher un "point bas" au second semestre, avant de remonter.

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