PARIS (Agefi-Dow Jones)--Depuis l'installation d'Alexandre Bompard à la tête de Carrefour en juillet dernier, le cours a reculé de 13,5%. C'est dire si le marché ne lui a accordé aucun état de grâce, ni d'ailleurs collectionné les bonnes nouvelles sur la valeur depuis. Aussi le plan de transformation présenté mardi est-il attendu avec impatience.

Le groupe l'a préparé avec soin, communicant les informations décevantes à l'avance: ainsi la rentabilité prévue en 2017 ne sera-t-elle pas au rendez-vous, avec un résultat opérationnel courant en baisse de 15%, a-t-il révélé la semaine dernière.

Aussi le marché attend-il d'abord un plan de réduction des coûts pour compenser les effets de la guerre des prix qui sévit sans relâche. Les effectifs du siège pourraient être concernés. Les analystes tablent sur plusieurs centaines de millions d'euros sur la durée du plan.

Pour redresser les hypers, la fermeture des magasins les moins performants pourrait être décidée, tout comme l'accélération des passages en franchise et une réorganisation des surfaces de vente. Par ailleurs la majorité des 600 ex-magasins Dia passés sous enseigne Carrefour pourrait aussi être fermée.

Mais au-delà de la restructuration, les analystes attendent d'en savoir plus sur la stratégie de digitalisation, priorité déjà évoquée par Alexandre Bompard.

Sur ce point au moins, ce dernier a déjà pris l'initiative avec son opportunisme coutumier: le récent rachat de la part de 17% au capital de Showroomprivé détenue par Conforama ouvre la perspective, à terme, d'une OPA en bonne et due forme.

Dernière attente du marché, les désinvestissements. Le sort des filiales chinoise et argentine, déjà l'objet de rumeurs de vente démenties, est notamment très commenté.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: LBO

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