Paris (AFP) --Les trois premiers syndicats de Carrefour ont dénoncé mardi la "méthode" du géant de la distribution qui a annoncé la suppression de 2.400 postes dans les sièges du groupe via un plan de départs volontaires, FO redoutant un plan "bien plus vaste".

"Ce qu'on retient, c'est la méthode", il n'y a "pas de stratégie de discussion avec les partenaires sociaux", a déclaré à l'AFP Michel Enguelz (FO). "Que les salariés l'apprennent par la presse, c'est une erreur fondamentale", a renchéri Sylvain Macé (CFDT).

Même son de cloche à la CGT. C'est "un scandale de l'apprendre par la presse", a fustigé son représentant Philippe Allard.

Outre la "rationalisation" des effectifs de ses sièges en France, qui seront réduits de 2.400 postes sur 10.500, Carrefour a aussi annoncé une réduction des coûts de deux milliards d'euros dès 2020 en année pleine, notamment via des économies sur la logistique et les coûts de structure, ainsi qu'un projet de réduction de 273 magasins anciennement Dia.

Qualifiant d'"énorme" le plan annoncé sur les sièges, M. Enguelz s'est élevé contre la présentation de chiffres "morcelés, minimalistes", qui ne prennent "pas en compte" les centaines de postes (stations essence, administratif) déjà en suspens dans les hypermarchés, le passage en location gérance de cinq hypermarchés et les ex magasins Dia, rachetés en novembre 2014 par Carrefour.

"On est sur quelque chose de bien plus vaste que ce qui est annoncé, Carrefour continue d'avancer masqué", a ajouté le représentant FO, premier syndicat du groupe.

Les ex magasins Dia comptent "en moyenne 10 salariés par magasin", a-t-il expliqué. Si des repreneurs ne sont pas trouvés, il y a la "possibilité de licenciements", craint Philippe Allard (CGT).

Quant au passage confirmé de cinq hypermarchés en location gérance, c'est "bien une façon déguisée d'éliminer" des effectifs, a jugé M. Enguelz.

Les salariés de l'hypermarché de Château-Thierry (Aisne), concerné, sont d'ailleurs appelés à faire grève ce mardi par la CFDT pour dénoncer les "très lourdes conséquences sur la rémunération et le statut collectif" des employés, avec une perte de rémunération estimée à "deux mois par an".

Un comité de groupe France extraordinaire est convoqué vendredi.