Paris (awp/afp) - Casino a confirmé mardi ses objectifs de rentabilité pour 2017 après un premier trimestre contrasté pour le groupe de grande distribution, toujours tiré par l'Amérique latine tandis que la France reste fragile.

Sur les trois premiers mois de 2017, le groupe français a enregistré un chiffre d'affaires de 9,32 milliards d'euros, meilleur que les attentes des analystes qui tablaient sur 9,27 milliards d'euros.

Si l'activité apparait en baisse de 3,9% en données publiées, du fait d'un important changement de périmètre, elle ressort en hausse de 9,1%, une fois retraitée des cessions en Asie et du non-alimentaire en Amérique latine.

Sur le premier trimestre, Casino a bénéficié d'un effet de change favorable à hauteur de +10,1%, et d'un effet des ventes d'essence de +0,3%. L'effet calendaire a en revanche été pénalisant à hauteur de -1,8% lié au décalage de Pâques sur le deuxième trimestre.

Retraité de l'ensemble de ces éléments, la croissance organique en pro forma du groupe est de +3,1%. Cela marque un ralentissement par rapport au quatrième trimestre 2016 (+5,1%).

A la Bourse de Paris, le titre Casino se repliait de 1,96% juste après 11H00, dans un marché en baisse de 0,98%.

Ces chiffres "sont conformes à notre plan de marche et pour réaliser les objectifs que nous avions annoncés il y a quelques semaines", a expliqué le directeur financier de Casino, Antoine Giscard d'Estaing, lors d'une conférence téléphonique.

Le distributeur avait indiqué il y a un mois qu'il visait une croissance de son résultat opérationnel courant en France de 15%, et de 10% pour l'ensemble du groupe.

- Hypermarchés à la peine -

Sur le premier trimestre, les performances restent tirées par l'Amérique latine, recentrée sur l'alimentaire à la suite de l'annonce du projet de cession de Viavarejo, l'enseigne de produits électronique du groupe.

Les ventes en pro forma continuent de fortement augmenter, de +30,2% (+7,7% en organique), à 4,34 milliards d'euros. Elles bénéficient notamment des bons résultats du cash & carry (magasins-entrepôt), qui représentent désormais près de 40% du portefeuille du groupe dans la région. Cette croissance est toutefois inférieure à celle enregistrée lors que quatrième trimestre 2016 (+12,3% en organique).

M. Giscard d'Estaing n'a pas souhaité communiquer de calendrier concernant la cession de Viavarejo. Début mars, le PDG du groupe, Jean-Charles Naouri avait annoncé que l'opération devrait être finalisée "dans le courant de 2017".

"Nous sommes confiants dans notre capacité à mener cette transaction", a simplement déclaré M. Giscard d'Estaing, soulignant que la "valeur intrinsèque" de l'enseigne "ne peut qu'augmenter" au fur et à mesure du temps.

La France apparaît toujours fragile dans un environnement concurrentiel tendu, régressant de 1% (-0,5% en organique), à 4,5 milliards d'euros, pénalisée par les hypermarchés et par la fermeture ou le passage en franchise de plusieurs magasins de proximité du groupe.

Casino indique vouloir poursuivre sa stratégie de réduction des surfaces non-alimentaires -- qui reculent à deux chiffres sur le trimestre -- de ses hypermarchés pour regagner de la rentabilité. Sur les deux-trois dernières années, ces espaces, concurrencés directement par le e-commerce, ont été réduit de 1,5% à 2% chaque année, au profit des galeries marchandes.

"Les hypers ne représentent aujourd'hui que 24% de notre chiffre d'affaires, soit bien moins que certains de nos concurrents", a expliqué le directeur financier.

Sur l'ensemble des enseignes hexagonales du groupe, le trafic apparait en hausse de 1,1%, fait également remarquer Casino. Monoprix et les supermarchés continuent de voir leurs ventes progresser (+1,6%).

Casino indique "ne pas avoir pour plan" de renforcer son intensité promotionnelle.

Enfin, le commerce électronique (e-commerce), réduit à CDiscount depuis le transfert du e-commerce brésilien à Viavarejo, enregistre sur le premier trimestre un chiffre d'affaires de 469 millions d'euros, en hausse de 1,5% (+2,8% en organique).

afp/rp