À Paris, le CAC 40 gagne 0,1% à 5.546,07 points vers 11h05 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,05% alors qu'à Londres, le FTSE 100 avance de 0,27%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,12% et le Stoxx 600 grappille 0,05%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,2% environ. Le DOw Jones vient d'enchaîner huit séances consécutives de hausse, une série sans précédent depuis le début de l'année.

L'indice mondial MSCI, qui regroupe 47 marchés développés et émergents, cède 0,31%; si les marchés de Chine continentale ont fini la journée dans le vert après l'annonce par MSCI de l'entrée le 1er juin de 234 grandes capitalisations chinoises dans ses indices mondiaux et régionaux, Hong Kong a cédé 1,23% et Séoul 0,71% après les chiffres inférieurs aux attentes des ventes au détail et de l'investissement chinois en avril.

A ces indicateurs sont venus s'ajouter un nouveau regain d'inquiétude sur les discussions commerciales entre Pékin et Washington après les déclarations de l'ambassadeur américain en Chine évoquant des positions encore "très éloignées" avant la reprise des négociations au plus haut niveau.

Autre facteur peu propice à la hausse générale des actions: la remontée du rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans au-dessus du seuil très surveillé des 3%, qui favorise un rebond du dollar: le billet vert s'apprécie de 0,21% par rapport à un panier de devises de référence.

ILIAD CHUTE ET ENTRAÎNE ORANGE ET BOUYGUES

L'euro, lui, est en léger repli, autour de 1,1920 dollar mais le rendement à dix ans allemand suit son équivalent américain et s'affiche à plus de 0,625% après un pic à 0,632%.

Le Bund n'a guère réagi aux chiffres de la croissance en Allemagne et dans la zone euro au premier trimestre confirmant le ralentissement de la reprise en début d'année, considéré comme un passage à vide plutôt que le début d'un changement de tendance durable.

Côté actions, le compartiment du pétrole et du gaz affiche la plus forte hausse sectorielle avec la remontée des cours du brut, qui a brièvement porté le prix du baril de Brent à plus de 79 dollars.

A la baisse, le recul le plus marqué est pour le secteur des télécoms, qui cède 1,47%, plombé entre autres par Orange (-2,73%) et Bouygues (-1,48%), entraînés par Iliad, la maison mère de Free, qui chute de 18,19%, une baisse sans précédent depuis l'entrée en Bourse en 2004, après des résultats trimestriels jugés très décevants.

Vodafone perd par ailleurs 3,38% en réaction à l'annonce du départ de son directeur général, remplacé par son directeur financier.

Autre valeur lourdement sanctionnée: Eutelsat, qui cède 13,16%, plusieurs analystes voyant dans les prévisions présentées lundi un avertissement déguisé. Dans son sillage, SES recule de 5,28%.

A la hausse, Crédit agricole (+2,05%) figure parmi les plus fortes hausses du CAC 40, les bonnes performances de la gestion d'actifs au premier trimestre l'emportant sur les difficultés de LCL et de la banque de financement et d'investissement.

HOME DEPOT ET LES VENTES AU DÉTAIL À L'AGENDA AMÉRICAIN

L'allemande Commerzbank (+3,13%) et l'autrichienne Raiffeisen (+4,20%) profitent elles aussi de leurs trimestriels.

Dans la distribution, Casino prend 1,25%; lors de l'assemblée générale du groupe, son PDG a réaffirmé les objectifs financiers 2018 en évoquant la poursuite d'une tendance favorable au deuxième trimestre.

Aux fusions-acquisitions, Worldline prend 4,01% et sa maison mère Atos 2,29%, la meilleure performance du CAC, après l'annonce du rachat du suisse SIX Payment pour 2,3 milliards d'euros.

La séance à Wall Street sera animée entre autres par les résultats du géant de la distribution Home Depot, l'une des 30 valeurs du Dow Jones, dont les ventes trimestrielles sont inférieures aux attentes, mais aussi par plusieurs indicateurs économiques, dont les ventes au détail et l'indice d'activité manufacturière "Empire State".

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand