(Commodesk) Les pays les plus corrompus figurent parmi les plus attractifs pour les investissements dans la filière des biocarburants, selon un rapport de Transparency International (ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En Colombie par exemple, l’expansion rapide de la culture du palmier à huile est liée à l’expulsion de leurs terres de communautés pauvres par des groupes paramilitaires engagés par des intérêts privés. Le rapport cite une enquête de l’Etat colombien selon laquelle 25.000 hectares de terres propices à la plantation d’huile de palme, initialement accordées par l’Etat à des populations marginalisées, ont été illégalement acquises par des intérêts privés.
Plus généralement, les deux organismes pointent le lien entre les « pressions inhabituelles » qui pèsent actuellement sur les terres agricoles (accrues entre autres par l’expansion urbaine et l’abandon de certaines terres en raison de leur dégradation, du changement climatique ou de conflits) et l’aggravation de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans le secteur.
« Dans les 69 pays étudiés, plus d’une personne sur dix ayant contacté une autorité du secteur foncier disent avoir payé un pot-de-vin », selon le rapport. Au Bangladesh, ce taux dépasse les 70%. En Inde, 700 millions de dollars seraient déboursés chaque année par les usagers de l’administration publique chargée des terres. Ce surcoût, en dissuadant des usagers d’enregistrer leurs transactions, aggrave l’insécurité du régime foncier, les propriétaires peu ou pas protégés par la loi étant soumis aux expulsions arbitraires pour des intérêts privés.
Transparency International et la FAO poursuivent leurs travaux sur ce problème pour « proposer des lignes directrices à la communauté internationale ».