Cellectis bondit de 9,96% à 40,42 euros à la Bourse de Paris, porté par la publication d'un article du Financial Times évoquant des discussions qu'aurait la société de biotechnologie avec plusieurs acteurs, dont Pfizer, pour son rachat. Le géant américain de la santé, qui détient déjà 10% du capital, aurait contacté la société en vue d'un rachat, avec une proposition la valorisant à 1,5 milliard d'euros.

Un porte-parole de Pfizer a qualifié "de rumeurs et spéculations" les informations du FT tandis que, dans un message électronique adressé à Reuters, Cellectis a fait savoir que sa "politique" était de ne pas commenter les rumeurs.

La capitalisation boursière de Cellectis, dont Bpifrance détient 12,57% du capital, a flambé de 230% depuis le début de l'année pour atteindre 1,412 milliard. La flambée du titre depuis le début de l'année s'explique par le potentiel du groupe spécialisé dans l'armement des lymphocytes T, les soldats du système immunitaire.

Grâce à ses « ciseaux à ADN », la biotech équipe ces cellules tueuses de radars afin de les guider vers une cible précise. Cette approche est considérée comme l'une des plus prometteuses dans la lutte contre les cancers qui échappent au contrôle du système immunitaire. Et Cellectis est l'une des rares sociétés à maîtriser l'ingénierie de ces cellules, baptisées CAR-T.

Cellectis doit d'ailleurs présenter samedi lors de la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) des données cliniques.

Pfizer ne s'y est pas trompé. En juin 2014, le géant américain a acquis 10% du capital du groupe. Il a déjà versé 80 millions de dollars à Cellectis, auxquels s'ajouteront des paiements allant jusqu'à 185 millions de dollars par médicament.

Le groupe est en outre entré en Bourse aux Etats-Unis en levant 212 millions de dollars en mars dernier, sous forme de certificats de dépôt américains (ADS, American Depositary Shares). Son capital flottant, près de 60%, est essentiellement détenu par des investisseurs américains.

(P-J.L)