Le chimiste allemand tente aussi, par ce biais, de se diversifier dans la mesure où le caoutchouc synthétique, dont il est le leader mondial, est un segment très dépendant de l'industrie automobile et très concurrentiel.

Il avait conclu en 2015 la vente de la moitié de ce segment au saoudien Aramco pour 1,2 milliard de dollars.

Ses activités stratégiques portent maintenant sur des substances très spécialisées comme des composants de médicaments et de pesticides, des produits de tannage du cuir, des pigments pour le béton et les toitures et des produits de traitement de l'eau.

L'offre de 33,50 dollars par action, la plus importante jamais faite par Lanxess, représente une prime de 19% environ sur le cours de clôture de vendredi du groupe chimique de Philadelphie.

Le chimiste allemand rachètera son homologue américain par du cash et de la dette, une opération donnant à sa cible une valeur d'entreprise, c'est-à-dire passif inclus, de l'ordre de 2,4 milliards d'euros.

Les administrateurs des deux sociétés ont approuvé à l'unanimité une opération qui doit être bouclée vers la mi-2017, précise Chemtura dans un communiqué distinct.

Lanxess dit également qu'il renonce à un programme de rachat de titres de 200 millions d'euros.

L'action gagne 10% à un pic de plus d'un an en matinée en Bourse de Francfort, dont l'indice Dax perd 1,5% dans le même temps.

Le prix de l'offre représente 10 fois l'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda), sept fois si l'on prend en compte les synergies projetées, observe Patrick Rafaisz, analyste d'UBS, ajoutant que le prix est "raisonnable".

Le président du directoire Matthias Zachert a dit qu'il ne pouvait exclure des offres concurrentes sur Chemtura et que l'opération ne présentait à son sens aucun problème de concurrence sérieux.

(Avec Ismail Shakil à Bangalore, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Ludwig Burger

Valeurs citées dans l'article : Lanxess AG, Chemtura Corp