Acteur important des hydrocarbures non conventionnels (“shale”) aux Etats-Unis, Chesapeake Energy sera-t-il l'une des victimes de la chute du brut ? Hier à Wall Street, l'action Chesapeake Energy a terminé la séance en forte baisse de 33% à 2 dollars, alors qu'elle en valait plus de 30 au début de l'été 2014. Après des pertes et un bilan déséquilibré, le marché redoute une faillite - ce qui a pour l'instant été démenti par la société.

Qui est Chesapeake Energy ? Basé dans l'Oklahoma, le groupe revendique le rang de 2e producteur américain de gaz naturel (derrière la 'major' ExxonMobil) et de 12e pour ce qui est des hydrocarbures en général, gaz compris. Sa capitalisation boursière était revenue hier soir à 1,3 milliard de dollars.

Point important : les actifs de Cheseapeake se concentrent sur les hydrocarbures non conventionnels, c'est-à-dire le pétrole et le gaz dits “de schiste” (“shale oil & gas”) dont les extractions ont explosé ces dernières années aux Etats-Unis, en profitant d'un baril longtemps resté à plus de 100 dollars.

Or vendredi, le site spécialisé Debtwire a rapporté que le groupe venait de recruter, auprès du cabinet Kirkland & Ellis, des avocats spécialisés dans les faillites afin d'évoquer l'état de son bilan. Chesapeake doit en effet faire face, selon Debtwire, a plusieurs échéances obligataires dans les mois qui viennent, dont la première dans un mois.

Au 3e trimestre 2015, la production de Chesapeake Energy a atteint 667.000 barils d'équivalent-pétrole/jour (+ 3%). Face à la chute du baril de brut, tombé vers 33 dollars, le groupe a réduit ses investissements, sabré dividende et effectif, mais il a néanmoins terminé les neuf premiers mois de 2015 sur une perte nette de 12,5 milliards de dollars. Notamment à cause de dépréciations après l'effondrement des cours du pétrole. Le bilan du groupe est aussi lesté d'une dizaine de milliards de dollars de dette, soit près de 8 fois sa valeur en Bourse.

Hier soir, la direction de Chesapeake a tenté de répondre aux inquiétudes du marché. Le groupe a affirmé qu'il n'a aucune intention d'engager une procédure de faillite - du moins 'actuellement', indique le communiqué - 'et qu'il recherche agressivement des solutions afin de créer de la valeur pour ses actionnaires'.

Chesapeake Energy a aussi confirmé que Kirkland & Ellis fait partie de ses conseils financiers et qu'il “entend de nouveau renforcer son bilan”. Ce qui peut présager d'une restructuration de son endettement.

EG


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