NEW YORK (awp/afp) - La major pétrolière américaine Chevron veut vendre ses actifs gaziers en Birmanie, dans le cadre d'un programme de cessions d'activités jugées non stratégiques afin de préserver sa rentabilité face au plongeon des prix du pétrole.

"Nous sondons pour voir s'il y a des manifestations d'intérêt potentiel concernant notre activité d'énergie géothermique et nos actifs dans l'amont (exploration et production pétrolière et gazière, NDLR) en Birmanie", a déclaré vendredi Patricia Yarrington, la directrice financière du groupe, en marge de la publication des résultats trimestriels, marqués par une perte nette de 725 millions de dollars.

Le groupe californien, qui veut aussi céder 75% de sa participation dans des activités de raffinage en Afrique du Sud, espère que toutes ces transactions vont lui rapporter 2 milliards de dollars.

Présent en Birmanie depuis une vingtaine d'années, Chevron possède une participation de 28,3% dans les gisements de gaz de Yadana et de Sein en mer d'Andaman, opérés par le groupe français Total depuis 1992. Ces gisements alimentent les centrales de la Thaïlande voisine.

Le groupe pétrolier américain possède également 99% d'un bloc d'exploration dans l'Etat de Rakhine, où du gaz a été découvert par le groupe australien Woodside Petroleum.

Ces annonces interviennent après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement civil emmené par le prix Nobel de la paix 1991 Aung San Suu Kyi après des élections historiques en janvier.

Chevron et Total avaient été accusés en 2010, par EarthRights International (ERI), de complicités d'assassinats ciblés parce que les deux majors enrichissaient, selon l'ONG, la junte militaire alors au pouvoir en lui versant des revenus issus de l'exploitation du champ de Yadana, qui représente 60% du volume des exportations de gaz de la Birmanie vers la Thaïlande.

Affecté par le plongeon de plus de 60% des prix du pétrole depuis le Printemps 2014, le groupe américain taille dans ses coûts et veut notamment économiser de 5 à 10 milliards de dollars d'ici 2017 en vendant des actifs.

Outre la limitation des contractuels (-6.500 depuis 2014), il veut également supprimer jusqu'à 8.000 emplois d'ici fin 2016 et en est déjà à mi-chemin, a indiqué vendredi Joe Geagea, un responsable du groupe.

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