Le conseil d'administration d'Air France-KLM doit nommer d'ici fin août-début septembre, un nouveau PDG pour succéder à Jean-Marc Janaillac qui avait démissionné en mai à la suite de l'échec d'un référendum sur les salaires.

La crise sociale qui a opposé le personnel d'Air France et la direction durant l'année a déjà entraîné 15 jours de grève au premier semestre pour un coût estimé à 355 millions d'euros.

Interviewé dans le Parisien, le président du SNPL, Philippe Evain, dit souhaiter que la nouvelle direction reprenne les discussions. "Si la nouvelle direction n'entend pas négocier (...) il y aura quinze jours de grève", ajoute-t-il.

L'intersyndicale d'Air France réclame une augmentation de 5,1% des salaires du personnel en 2018.

Le site économique latribune.fr a écrit la semaine dernière que le comité de nomination d'Air France-KLM négocierait avec un candidat nord-américain baignant dans l'univers du transport aérien, sans pour autant être très connu.

Il s'agirait, selon Le Monde, de Benjamin Smith, le directeur de l'exploitation d'Air Canada, entré dans la compagnie aérienne canadienne en 2002 et membre du comité exécutif depuis 2007.

Philippe Evain se dit "inquiet" de ce choix. "Nous pensons qu'il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français, qui maîtrise les détails du marché aérien européen et les forces en présence, entre les compagnies low-cost et les compagnies historiques."

Il estime que le marché européen est "très différent" du marché canadien. "Que nous n'arrivions pas à trouver un PDG français pour Air France, je trouve cela dommage. C'est une question de souveraineté", ajoute-t-il.

La nomination d'un non-Français à la tête d'Air France-KLM n'est plus un tabou, le groupe s'étant de plus en plus mondialisé après l'entrée à son capital il y a un an de la compagnie américaine Delta Air Lines et de China Eastern, tandis qu'un projet de coentreprise sur l'Atlantique Sud avec Air Europa a été dévoilé le 1er août.

Malgré les grèves, Air France-KLM a annoncé une croissance surprise de 1,7% de sa recette unitaire à change constant au deuxième trimestre, plus forte encore que celle du premier trimestre (+1,2%), profitant à la fois des grèves à la SNCF et d'un marché long-courrier bien orienté.

(Caroline Pailliez, édité par Tangi Salaün)