par Saikat Chatterjee et Samuel Shen

HONG KONG/SHANGHAI, 5 décembre (Reuters) - Les Bourses chinoises sont en recul lundi et l'indice des valeurs vedettes locales est bien parti pour subir sa baisse la plus marquée en six mois, réagissant à un avertissement de l'autorité de tutelle chinoise contre les achats d'actions "barbares".

Les déclarations choc du régulateur déstabilisent un peu plus des marchés boursiers qui étaient déjà inquiets des retombées de la démission de Matteo Renzi, le président du Conseil italien, en réaction au "non" apparemment massif à son référendum constitutionnel dimanche.

L'indice CSI300 perdait 1,9% dans l'après-midi, tandis que le composite de Shanghaï laissait 1,4%.

Des valeurs telles que Gree Electric et China Vanke, précédemment recherchées grâce à des achats de titres par des assureurs, chutaient de 10% et de 4% respectivement.

Liu Shiyu, le président de la commission chinoise des opérations de Bourse (CSRC), a condammné samedi les rachats par effet de levier (LBO) "barbares" de certains gérants d'actifs.

"Vous lancez des LBO avec de l'argent illégitime, comme des barbares à l'affût, puis, en définitive, comme des voleurs et c'est inacceptable", a-t-il dit, faisant référence à une récente vague d'acquisitions "quelque peu anormales", selon lui.

"Ces propos pèsent sur les marchés en général et les investisseurs se demandent quel sera leur impact sur les projets d'appel au marché des entreprises", dit Andrew Sullivan (Haitong International Securities Group).

Un investisseur du site xueqiu.com juge les propos de Liu "ambigus" et en porte-à-faux avec la réglementation. "Il faut des preuves légales. Qui est le barbare? Qu'entend-on par voleur? Est-ce que l'Etat autorise les assureurs à investir dans les actions? Et quel est le niveau d'endettement autorisé pour ce faire?", se demande-t-il.

La Bourse de Hong Kong a également réagi mais moins fortement, son indice Hang Seng ne cédant que 0,8%.

Cette dernière bénéficie il est vrai de l'inauguration ce lundi de la connexion entre les places de Shenzhen et de Hong Kong, ce qui permettra aux investisseurs étrangers d'avoir pour la première fois à quelques-une des valeurs high tech chinoises à forte croissance.

Shenzhen reliera ainsi l'ensemble des places boursières chinoises qui, avec une capitalisation dépassant les 5.000 milliards de dollars, représentent de multiples opportunités pour les investisseurs et spéculateurs.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)