Le vote par la Chambre des représentants d'un projet de réforme fiscale a permis au marché d'accentuer son avance dans l'après-midi même si le texte, approuvé à une large majorité, doit encore franchir l'obstacle du Sénat où la majorité républicaine est plus mince.

L'indice Dow Jones a gagné 187,08 points, soit 0,80%, à 23.458,36 et l'indice S&P-500 a pris 21,02 points ou 0,82% à 2.585,64, revenant à 12 points de son record historique.

Il s'agit dans les deux cas de leur plus forte hausse en plus de deux mois.

Le Nasdaq Composite a bondi de son côté de 87,08 points (1,30%) à 6.793,29, après un pic en séance à 6.806 points, au-delà de son précédent sommet du 7 novembre.

Wal-Mart s'est adjugé 10,90% à 99,62 dollars, de loin la meilleure performance du Dow Jones, après un record à 99,68. Le numéro un mondial de la grande distribution a enregistré au troisième trimestre la plus forte croissance de son chiffre d'affaires depuis 2009, avec un bond remarqué de ses ventes en ligne.

Cisco, l'équipementier des réseaux, a aussi soutenu le Dow avec une hausse de 5,19% à 35,88 dollars, profitant là encore de solides résultats et également de prévisions meilleures que prévu pour le trimestre en cours. Le titre a atteint en séance un pic de 36,67, du jamais vu depuis février 2001.

"Ces résultats sont une bonne nouvelle en ce qu'ils montrent que des sociétés traditionnelles comme Cisco et Wal-Mart s'adaptent à la nouvelle économie", commente Brian Battle, responsable du trading chez Performance Trust Capital Partners à Chicago. "Quant au vote sur la réforme fiscale, c'est loin d'être fait mais au moins la haie la plus basse est-elle franchie. Celle du Sénat sera plus haute."

L'indice Vix de la volatilité, qui mesure le coût de la protection contre une chute soudaine du S&P et fait figure à ce titre de baromètre de la peur à Wall Street, est retombé de 1,4 point à 11,76, sa première baisse en six jours.

Les volumes ont aussi diminué avec 6,31 milliards d'actions qui ont changé de mains, contre une moyenne de 6,81 milliards sur les 20 dernières séances.

VIACOM ET BEST BUY SANCTIONNÉS

Neuf des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, les seules baisses étant pour les valeurs de l'énergie (-0,58%), plombées par un nouveau repli des cours du pétrole, et les services aux collectivités (-0,40%), délaissés en raison de leur statut défensif.

Le marché a aussi salué les résultats du groupe agroalimentaire J M Smucker (+9,52%) mais a sanctionné ceux de Viacom, le propriétaire de la chaîne MTV (-3,78%), et du distributeur d'électronique Best Buy, victime du lancement tardif de l'iPhone X (-3,57%).

Sur le front des fusions et acquisitions, le groupe de presse Time a bondi de 28% en réaction à une nouvelle approche de son concurrent Meredith tandis que le libraire Barnes & Noble, ciblé par un fonds activiste, a grimpé de 7,58%.

Le rebond des marchés actions a été général avec l'indice MSCI Monde qui a regagné 0,8% après cinq séances consécutives de baisse et les Bourses européennes qui ont aussi repris des couleurs.

Le regain d'appétit pour le risque a soutenu le dollar, qui a repris 0,1% face à un panier de grandes devises après avoir touché la veille un creux depuis le 20 octobre.

L'euro/dollar s'est tassé de 0,2% à 1,1770.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans a progressé à 2,350% contre 2,335% mercredi et celui du papier à deux ans a atteint un pic de neuf ans à 1,716%, contre 1,691%.

L'écart de rendement entre le 2 ans et le 10 ans s'est réduit à 63,2 points de base, le plus serré depuis novembre 2007, reflétant les anticipations de nouvelles hausses de taux de la Réserve fédérale.

Le "spread" entre les rendements des emprunts à 5 ans et à 30 ans s'est lui contracté à 72,4 points de base, ce qui ne s'était plus vu depuis décembre 2011.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Rodrigo Campos

Valeurs citées dans l'article : Wal-Mart Stores, Cisco Systems