(Actualisé avec des précisions, contexte, cours de Bourse)

par Bill Rigby

4 mai (Reuters) - John Chambers, directeur général de Cisco Systems 20 années durant, démissionnera en juillet de ses fonctions au sein de l'équipementier des réseaux, lequel a bien du mal à s'adapter à l'ère de l'information dématérialisée, dite "cloud".

Lui succèdera Chuck Robbins, 49 ans, tandis que Chambers, 65 ans, deviendra président exécutif, un changement au plus haut niveau qui n'étonne pas les analystes de Wall Street et qui est susceptible d'annoncer le recentrage d'une entreprise qui a avalé des dizaines de sociétés sans pour autant faire de percée notable en déhors de son métier de base.

"Très souvent, lorsque le DG a acheté à tout-va, le successeur calme le jeu et recentre; à mon avis, c'est ce qui pourrait bien se passer", commente Kim Forrest, analyste de Fort Pitt Capital Group.

Robbins n'a rien dit de précis à ce sujet. "Dans les trois mois qui viennent, je vais écouter", a-t-il dit à la presse. "Le marché évolue trop vite pour que qui que ce soit puisse prétendre détenir la vérité vraie".

L'action Cisco gagne 0,4% sur le Nasdaq dans l'après-midi.

La société de San Jose (Californie), qui emploie autout de 70.000 personnes, avait fait sensation en plein boom high tech en mars 2000 avec une capitalisation qui avait dépassé les 600 milliards de dollars, surpassant brièvement Microsoft. La capitalisation de Cisco est à présent de l'ordre de 150 milliards de dollars.

Chambers, qui dirigeait Cisco depuis 1995, a dit qu'il avait songé à son départ voici trois ans et l'équipementier lui recherchait un successeur depuis 16 mois.

Robbins, lui, avait intégré Cisco en 1997. Siégeant au conseil d'administration depuis vendredi, il était chargé des opérations internationales.

Les analystes espèrent que l'ère Robbins sera celle du recentrage commercial. "Nous apprécions que Cisco nomme un DG doté d'une solide expérience commerciale et nous pensons que le personnel n'y trouvera rien à redire, au contraire", observe Tim Long (BMO Capital Markets).

Chambers est le second patron de renom de la high tech à renoncer aux fonctions exécutives suprêmes ces huit derniers mois. En septembre, Larry Ellison, le patron du concepteur de logiciels Oracle, annonçait également son intention d'assumer une présidence exécutive. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)