Dans une lettre au président Donald Trump, Stanley Fischer, 73 ans, invoque des raisons personnelles et ajoute que son départ sera effectif le 13 octobre ou autour de cette date.

"Cela a été un privilège de servir le conseil de la Réserve fédérale et plus particulièrement de travailler aux côtés de la présidente (Janet) Yellen", ajoute-t-il en évoquant les améliorations de la situation économique et du système financier ces dernières années.

L'ex-gouverneur de la Banque d'Israël siège depuis mai 2014 au conseil de la Réserve fédérale.

Son mandat de vice-président courait jusqu'en juin 2018 mais son départ prématuré fournit au président Trump une occasion de recomposer le "Board" de la Fed plus tôt que prévu.

Cette instance de direction de la banque centrale est censée compter sept membres mais elle n'en aura plus que trois, du jamais vu, en attendant la confirmation du premier candidat de Trump à la Fed, Randal Quarles.

Le règlement de la Fed prévoit que ses fonctions de supervision puissent être assurées même avec deux seulement des sept membres. Le comité de politique monétaire (Fomc), qui inclut aussi les présidents des antennes régionales de la Fed, peut également continuer de se réunir normalement.

La commission bancaire du Sénat doit en principe se prononcer jeudi sur la nomination de Randal Quarles, qui aurait la charge de la supervision bancaire à la Fed.

Le départ prématuré de Fischer tombe en pleine incertitude sur le sort de Janet Yellen, qui pourrait se voir barrer la route à un second mandat au début 2018.

"La composition de la Fed va s'en trouver transformée, d'autant qu'il n'est pas clair si la présidente Yellen sera reconduite (par Trump) pour un second mandat", commente Subadra Rajappa, chef de la stratégie de taux US à la Société générale à New York. "La composition de la Fed sera complètement différente de ce qu'elle était il y a seulement deux ans."

Le dollar a cédé du terrain face à un panier de devises de référence après l'annonce du départ de Stanley Fischer.

Fischer, qui a la double nationalité israélienne et américaine, a été chef économiste et directeur général adjoint du Fonds monétaire international pendant la crise asiatique des années 1990, puis a fait un passage à Citigroup avant de diriger la banque centrale d'Israël de 2005 à 2013.

(Lindsay Dunsmuir et Howard Schneider, avec la contribution de Karen Brettell à New York, Juliette Rouillon et Véronique Tison pour le service français)