New York (awp/afp) - La banque américaine Citigroup a annoncé mardi une forte perte de 18,3 milliards de dollars au 4e trimestre en raison de charges exceptionnelles liées à la réforme fiscale.

Hors cette charge de 22 milliards de dollars, le bénéfice net ajusté est en hausse de 4% sur un an à 3,7 milliards de dollars et de 6% sur l'année à 15,8 milliards de dollars. De nombreuses entreprises américaines inscrivent sur le 4e trimestre ces charges qui résultent de l'adoption en décembre de la réforme fiscale et des modifications qu'elle impose à leur comptabilité.

Le PDG de la banque, Michael Corbat, a toutefois souligné, cité dans le communiqué de résultats, que les effets à long terme de cette réforme, qui abaisse notamment le taux d'imposition des entreprises de 35% à 21%, seront positifs et resteront sans effet sur la capitalisation de la banque.

"Si nos résultats du 4e trimestre reflètent l'impact d'une charge hors trésorerie significative en raison de la réforme fiscale, l'impact sur notre capital requis l'est beaucoup moins. La réforme fiscale ne change pas nos objectifs en matière de retour sur capital et nous gardons l'objectif d'atteindre au moins 60 milliards en capital pour le prochain test de résistance de la Fed et les deux suivants", a-t-il assuré.

"La réforme fiscale conduira non seulement à une hausse de notre bénéfice net et à de meilleurs retours mais servira aussi à renforcer notre capacité à générer du capital à l'avenir", a poursuivi M. Corbat.

La charge inscrite se décompose en 19 milliards de dollars liée à la comptabilisation immédiate d'impôts qui avaient déjà été payés et dont une partie devait être remboursée ultérieurement (deferred tax assets - DTA) et qui en conséquence disparaît des comptes; et en 3 milliards liés au rapatriement aux Etats-Unis de bénéfices jusqu'ici détenus à l'étranger par des filiales.

Le bénéfice par action ajusté sur le trimestre est de 1,28 dollar, supérieur de 9 cents aux attentes des analystes. Si la charge exceptionnelle est prise en compte, il s'agit d'une perte par action de 7,15 dollars.

A la suite de l'annonce de ces résultats, le titre progressait à l'ouverture de Wall Street, gagnant 1,61% à 78,07 dollars.

Le chiffre d'affaires a atteint sur le trimestre 17,25 milliards de dollars en hausse de 1% et de 2% sur l'année à 71,45 milliards de dollars.

Le taux ajusté de rendement sur capitaux propre (ROE) a atteint sur le trimestre 6,5%, pour 6,2% un an plus tôt mais en baisse sur le 3e trimestre lorsqu'il avait atteint 7,3%.

La banque new-yorkaise a également vu ses prêts progresser de 7%, hors effets de change, à la fin du 4e trimestre à 667 millions de dollars.

Interrogés lors d'une conférence téléphonique sur l'impact éventuel sur la banque des difficultés du géant du sud-africain Steinhoff, le directeur financier John Gerspach n'a pas souhaité répondre.

JP Morgan avait révélé la semaine dernière avoir subi une perte de 143 millions de dollars. Selon certains analystes, le scandale Steinhoff devrait coûter des centaines de millions de dollars à de grandes banques -- JPMorgan, Goldman Sachs, Citigroup, Nomura, BNP Paribas, HSBC et Bank of America entre autres, qui lui ont accordé des crédits.

afp/rp