Ajoute détails, commentaires, cours de Bourse.

NEW YORK (awp/afp) - Le marchand de sodas et de boissons non-alcoolisées américain Coca-Cola a enregistré au 4e trimestre une perte nette en raison de charges liées à la réforme fiscale et son chiffre d'affaires a baissé de 20%, tout en se révélant supérieur aux attentes.

Le groupe a surtout bénéficié de la progression des ventes d'eaux, de thé et de café, celles de sodas continuant de souffrir des changements d'habitude de consommation dans les pays développés.

Coca-Cola a pour y faire face introduit sur le marché américain en fin d'année dernière Coca-Cola Zero Sugar afin de lutter contre l'érosion de ses ventes du fait du moindre goût des consommateurs pour les boissons sucrées.

Sur l'ensemble de l'année 2017, les ventes de sodas ont ainsi baissé de 1% en volume alors que celles d'eau ont avancé de 1% et celle de thés et de cafés de 2%.

Outre la célèbre boisson éponyme, le groupe d'Atlanta commercialise également les eaux Dasani, les boissons énergisantes Powerade, les thés froids Nestea ainsi que toute une gamme d'autres sodas et des cafés prêt-à-boire.

"Nous avons atteint, voire dépassé, nos objectifs pour l'année" écoulée, a affirmé le PDG du groupe James Quincey, indiquant qu'il y avait toutefois encore "beaucoup de travail à faire" pour continuer de transformer Coca-Cola "en un groupe de boissons véritablement mondial".

Coca-Cola a présenté vendredi une perte nette de 2,717 milliards de dollars pour son 4e trimestre comparée à un bénéfice net de 547 millions sur la même période en 2016. Le chiffre d'affaires a reculé à 7,512 milliards de dollars mais se montre de 150 millions supérieur aux attentes. Le bénéfice ajusté par action, qui ne tient pas compte des charges fiscales, est de 0,39 dollar, conforme aux attentes du marché.

Sur l'année, le bénéfice net est de 1,248 milliard de dollars, en baisse de 81% et le chiffre d'affaires en recul de 15% à 35,410 milliards de dollars.

- Embouteillage -

Pour l'année en cours, Coca-Cola a indiqué tabler sur une progression de 8 à 10% de son bénéfice par action ajusté par rapport aux 1,91 dollar dégagés en 2017. Les attentes moyennes du marché sont actuellement de 2,01 dollars. La croissance des ventes organiques devrait être de l'ordre de 4%.

L'action progressait de 0,72% à 45,10 dollars à Wall Street vers 19h45 GMT.

Par zone géographique, le chiffre d'affaires a progressé sur l'année de 1% en Europe/Moyen-Orient/Afrique, de 5% en Amérique latine, de 4% en Amérique du nord, mais a reculé de 2% en Asie-Pacifique. En terme de volume, les ventes ont été pratiquement stables d'un trimestre et d'une année sur l'autre.

Le groupe est également engagé dans une restructuration de ses activités d'embouteillage qui ont pesé sur son chiffre d'affaires avec notamment son désengagement de ce secteur en Chine pour confier l'embouteillage à des franchisés.

"En 2017, nous avons franchi trois étapes importantes sur nos principaux marchés: nous avons vendu nos activités d'embouteillage en Chine, créant deux embouteilleurs avec des territoires contigüs. Nos deux principaux embouteilleurs au Japon ont fusionné pour n'en avoir plus qu'un couvrant environ 85% de nos ventes et nous avons finalisé la franchisation de nos opérations d'embouteillage aux Etats-Unis", a souligné M. Quincey. L'embouteillage est une activité importante pour Coca-Cola qui vend son soda sous forme de concentré ensuite mis en bouteilles.

- Réforme fiscale -

Concernant la réforme fiscale, Coca-Cola a inscrit au total sur le 4e trimestre une charge liée totalisant 3,6 milliards de dollars, composée de 4,6 milliards d'impôts exceptionnels en raison de la rapatriation fiscale de bénéfices jusqu'à présent détenus à l'étranger et d'un gain d'un milliard de dollars sur des impôts qui avaient déjà été provisionnés mais qui seront acquittés à un taux moindre en raison de la réforme.

Le groupe a précisé vendredi qu'il estimait que son taux d'imposition pour cette année allait passer à 21% pour 26% précédemment estimé.

La réforme prévoit entre autres une réduction du taux maximum d'imposition des sociétés aux Etats-Unis de 35% à 21% ainsi que la possibilité pour elles de rapatrier fiscalement aux Etats-Unis à un taux favorable des bénéfices jusqu'ici conservés à l'étranger par leurs filiales.

Si l'ensemble de la charge relative à cette dernière opération a été inscrite sur le 4e trimestre, l'impôt proprement dit sera, lui, payé sur une période de huit ans, a souligné M. Quincey vendredi.

jld/Dt/nas