La deuxième banque allemande a dit que son bénéfice net de 2014 se retrouvait dorénavant à 264 millions d'euros, au lieu des 602 millions précédemment annoncés, en raison d'une charge exceptionnelle liée à ce réglement de 338 millions d'euros, comptabilisée rétroactivement.

Elle avait prévenu qu'elle risquait de devoir réviser ce solde en raison de la possibilité d'un tel règlement et avait constitué une réserve de 1,4 milliard d'euros pour se préparer aux contentieux outre-Atlantique.

Les autorités américaines accusaient pour leur part la deuxième banque allemande d'avoir sciemment fait transiter par le système financier américain des fonds appartenant à des entités visées par des sanctions, depuis au moins 2002, en partie en supprimant des données d'identification qui auraient permis de remonter jusqu'à l'origine de ces transactions.

Les enquêteurs ont aussi établi que Commerzbank ne respectait pas la réglementation américaine en matière de détection et de signalisation des transactions suspectes à l'occasion d'une enquête sur le scandale comptable impliquant le groupe japonais Olympus.

Les autorités judiciaires fédérales et de l'Etat de New York ont accepté de suspendre pendant trois ans les charges contre Commerzbank à condition qu'elle respecte les modalités des accords conclus.

Aucune personne physique n'a été inculpée mais le département des Services financiers de l'Etat de New York, l'autorité locale de régulation du secteur, a précisé que cinq dirigeants seraient licenciés ou allaient démissionner, parmi lesquels l'ex-responsable des contrôles internes de la succursale new-yorkaise.

"Les institutions financières doivent tenir compte du message suivant: les banques qui opèrent aux Etats-Unis doivent respecter nos lois et les banques qui ignorent les avertissements de ceux qui sont chargés de faire respecter les règles paieront un prix très élevé", a déclaré Leslie Caldwell, adjointe au Procureur général des Etats-Unis, dans un communiqué.

Commerzbank n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

La banque a annoncé le 12 février avoir passé pour 1,4 milliard d'euros de provisions pour couvrir des frais juridiques liés en partie aux enquêtes américaines.

(Karen Freifeld et Lindsay Dunsmuir, Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Olympus Corp, Commerzbank AG
Valeurs citées dans l'article : Olympus Corp, Commerzbank AG