En ce début d’année 2016 marqué par une profonde défiance vis-à-vis du secteur bancaire, les investisseurs ne font pas dans la demi-mesure quand il s’agit de réagir aux résultats. Alors que Société Générale (-12,57%) avait été lourdement sanctionnée hier, Commerzbank s’envole de 16,49% à 7,431 euros. La banque allemande a ainsi pris la tête de l’indice Dax 30 grâce à l’annonce d’un bénéfice net de 187 millions d’euros au quatrième trimestre contre une perte nette de 280 millions, un an plus tôt. Il est conforme au consensus Reuters de 188 millions d'euros.

"Pour la première fois en cinq ans, nous avons dégagé un bénéfice net (annuel) supérieur à 1 milliard d'euros et observé un nouveau renforcement significatif de nos fonds propres", s'est félicité le président du directoire, Martin Blessing.

Commerzbank a dévoilé un ratio de fonds propres durs de 12% contre 9,3% un an plus tôt. L'autorité européenne exige un ratio d'au moins 10,25%. Le ratio de levier a, lui, augmenté de 90 points de base à 4,5%.

Autre nouvelle rassurante de cette publication, la banque a annoncé le démantèlement de la structure de défaisance qui regroupait ses actifs non stratégiques. Son portefeuille représentait 63 milliards d'euros fin 2015 contre 160 milliards en 2012. 18 milliards d'euros de ces actifs, soit moins de 4% des actifs totaux de la banque, seront regroupés dans une nouvelle structure afin de les gérer jusqu'à extinction. Le solde sera réparti entre les différentes divisions du groupe.

Comme prévu, la banque allemande versera un dividende de 0,2 euro au titre de 2015. Fortement pénalisée par la crise financière, elle n'a plus distribué de dividende depuis celui versé au titre de 2007.

S'agissant de ses perspectives 2016, Commerzbank anticipe une légère hausse de son bénéfice net dans un contexte difficile étant donné la conjoncture économique et la situation géopolitique.


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Le secteur bancaire réduit la voilure. Après RBS, Credit Suisse, UBS, ou encore Deutsche Bank, c'est le géant britannique HSBC, qui a annoncé un nouveau plan stratégique visant à réduire ses effectifs, d'ici à 2017, de 50.000 employés. Le FMI a mis en garde contre les faiblesses persistantes des banques européennes. Il estime que leurs créances douteuses s'élèvent encore à plus de 900 milliards d'euros. Dans toutes les régions du globe, des vulnérabilités bancaires ont été soulignées par le FMI. En Chine le secteur bancaire subit une exposition excessive à l'immobilier, qui représente 20% de ses créances. Aux Etats-Unis, le FMI craint que la remontée annoncée des taux d'intérêt, après sept ans de taux proches de zéro, n'ait pas encore été prise en compte par les investisseurs.