Depuis plusieurs semaines, Saint-Gobain est soutenu par la perspective d'une reprise du marché de la construction en France, son principal marché. Nombre d'analystes estiment en effet régulièrement que le titre est idéal pour jouer le rebond. D'autres, comme JPMorgan le 25 janvier, soulignent que le regain d'inflation qui s'annonce en Europe devrait être positif pour le groupe qui se débat depuis quelques années dans un environnement de prix au plus bas. Grâce à ces catalyseurs, Saint-Gobain a atteint le 25 janvier 47,725 euros, au plus haut depuis mai 2008.

Compte tenu de cette performance récente, des prises de bénéfices pèsent aujourd'hui sur l'action qui cède 2,98% à 43,92 euros. Les investisseurs n'ont pas trouvé de raisons suffisantes pour se renforcer sur Saint-Gobain dans les perspectives jugées prudentes dévoilées par le groupe hier soir.

Ce dernier s'est en effet contenté d'indiquer, comme il le fait généralement en première estimation, qu'il vise une nouvelle progression du résultat d'exploitation à structure et taux de change comparables. Bernstein et JPMorgan ont tous les deux qualifié ces prévisions de "conservatrices". L'analyste américain juge également que Saint-Gobain a employé un ton prudent pour décrire les perspectives de certains de ses marchés.

Ainsi, la situation en France devrait s'améliorer "malgré un marché de la rénovation encore hésitant", l'Europe occidentale devrait enregistrer une croissance interne positive, "malgré une visibilité moindre au Royaume-Uni" et l'Amérique du Nord devrait poursuivre sa croissance sur les marchés de la construction, "hors effets climatiques exceptionnels de 2016, mais encore faire face à un contexte incertain dans l'industrie".

L'impression contrastée laissée par ses perspectives n'a pas été compensée par des résultats annuels sans surprises. Saint-Gobain a vu son bénéfice net part du groupe augmenter de 1,2% à 1,3 milliard d'euros et son résultat d'exploitation progresser de 6,9% (+10,8% en comparable) à 2,818 milliards en 2016. La marge d'exploitation s'est élevée à 7,2% (+0,5 point). Le chiffre d'affaires du fabricant de matériaux de construction a reculé de son côté de 1,3% à 39,093 milliards. En données comparables, il a toutefois augmenté de 2,6%.

Saint-Gobain versera un dividende en hausse à 1,26 euro par action (contre 1,24 euro en 2015) contre un consensus de 1,25 euro.