Le président de Cartier International explique la stratégie du groupe.

Dans une interview accordée au journal Les Echos, Cyrille Vigneron, président de CARTIER INTERNATIONAL fait le point de la situation de Cartier depuis son arrivée il y a maintenant 2 ans.

Le marché de la maison en mauvaise passe mais surtout la crise de l’horlogerie en Chine ont fortement déstabilisé la société. En effet après un doublement des ventes sur ce marché qui a provoqué d’importants investissements industriels, un coup d’arrêt brutal s’est produit. La lutte anti-corruption lancée par le gouvernement chinois a provoqué une quasi disparition de l’horlogerie masculine. La dévaluation du Yuan de 25% en 2015 a ensuite confirmé cette crise.

Cyrille Vigneron explique que Cartier a dû alors prendre des mesures structurelles très fortes : rachat des stocks aux détaillants avec destruction d’une partie, repositionnement de l’offre, ajustement de la production et révision de la politique des prix.

Mais l’important était surtout de faire le point sur le positionnement de la maison et retrouver son « ADN ».

S’appuyer sur les icones de la marque en les adaptant si nécessaire fut la réponse à cette problématique. Relance du bijou Panthère sans le modifier ou amélioration du modèle culte SANTOS en sont quelques exemples.

Au bout de 2 ans, Cartier s’est redressé et son territoire a été redéfini. Le Président explique aussi que des ouvertures de nouvelles boutiques ne sont pas envisagées. Il préfère s’appuyer sur les 300 boutiques existantes et lancer un programme de rénovation très important pour moderniser ses magasins.

Enfin il explique que la génération des millennials (ceux nés entre 1980 et 1990) représentent aujourd’hui 43% des ventes et même 50% en Chine, ce qui prouve que la marque jouit d’une très bonne notoriété auprès des jeunes.

Mais il ne faut surtout pas abaisser sa garde car une nouvelle crise économique pourrait survenir à tout moment. Recherche permanente d’une identité claire, outil industriel flexible pour continuer à innover sont ainsi indispensables.


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