Genève (awp/ats) - La marque des collectionneurs A. Lange & Söhne n'a pas été touchée par les turbulences dans son exercice décalé 2016/2017. Après une "bonne année", son patron se veut "prudemment optimiste" pour la prochaine période qui s'ouvrira en avril.

"Par nature, vous êtes plus résilient" avec une niche sur les collectionneurs, a dit dans un entretien à l'ats Wilhelm Schmid, le patron allemand de la marque qui fait partie du groupe de luxe genevois Richemont.

"Nous ne pouvons pas nous plaindre", dit-il en marge du Salon international de haute horlogerie (SIHH) à Genève, anticipant les résultats annuels de l'exercice décalé qui s'achèvera fin mars. Il n'est pas autorisé à chiffrer cette croissance.

En fonction de la tonalité mise sur des complications plus ou moins sophistiquées, la marque fabrique entre "1000 et 10'000" pièces par an. Certaines prennent autant de temps que dix autres modèles.

Pour 2017/2018, M. Schmid ne voit pas les "nombreux" moments importants de 2016/2017 qu'ont constitués le Brexit ou la présidentielle américaine. Pour autant, il reconnaît que le climat de la branche peut impacter de manière indirecte la volonté de certains acheteurs.

PRÈS DE 800 PERSONNES AU TOTAL

Aux 220 points de vente, dont 17 boutiques propres, vont venir s'ajouter "un certain nombre" de sites. La marque a beaucoup investi ces dernières années aux Etats-Unis. Les efforts vont plutôt se porter sur l'Asie et le Moyen-Orient.

Outre sa niche, A. Lange & Söhne s'appuie sur une clientèle locale qui a tendance à racheter plusieurs montres et sur "de la chance". La marque trouve ce type de collectionneurs bien répartis entre le continent américain, l'Europe et le reste du monde. "Je ne change pas les points de vente pour attirer des touristes", affirme le patron.

En termes de personnel, la marque totalise 770 personnes dans le monde, dont 600 sur le site de fabrication. Elle engage chaque année 21 apprentis.

Pour M. Schmid, A. Lange & Söhne n'est pas près de s'investir dans le commerce en ligne même s'il n'exclut pas totalement ce scénario à plus long terme en cas de besoin. "Il y a plus de valeur à toucher les montres, à rencontrer un expert à qui vous pouvez poser des questions".

Et le segment de prix de la marque ne colle pas forcément non plus avec cet outil. Difficile là aussi d'établir un tarif moyen en raison de la diversité de la complication des montres fabriquées d'une année à l'autre.

La montre connectée n'est pas non plus évoquée. "Je ne dirige pas une entreprise électronique", affirme immédiatement M. Schmid. En revanche, le patron d'A. Lange & Söhne utilise les réseaux sociaux pour tenter d'ouvrir le dialogue avec la plus jeune génération.

"Nous devons donner la flamme" aux jeunes de 20 ans et aux trentenaires, dit-il. Il attend de voir aussi quel type de visiteurs viendra vendredi à la première journée ouverte au public du SIHH.

ats/fr