Avec une croissance organique de 7,9%, supérieure aux attentes et en léger retrait par rapport aux 8,8% du premier semestre, le sellier signe une nouvelle fois une des meilleures performances du secteur.

Alors que nombre de ses concurrents, notamment Louis Vuitton (groupe LVMH), ont marqué le pas, Hermès fait encore la preuve de sa capacité de résistance dans un environnement plombé par le ralentissement du marché chinois et la chute de celui de Hong Kong ainsi que par un tassement aux Etats-Unis, où la hausse du dollar freine les achats touristiques.

Comme ses pairs, le fabricant des sacs "Birkin" et des "carrés" de soie a fortement ralenti en Asie hors Japon (+1,5%) et aux Etats-Unis (+2%).

En Asie, il a surtout souffert à Hong Kong et Macao, où les flux touristiques chinois se sont effrondrés au profit au Japon ou de la Corée du Sud, tandis qu'en Chine continentale, les ventes ont progressé, aux dires du gérant du groupe.

"Les incertitudes actuelles font de la Grande Chine (Hong Kong et Macao compris) un marché un peu difficile", a déclaré à Reuters Axel Dumas, précisant que ces tendances devraient se poursuivre en fin d'année et en 2016.

Il a confirmé que le groupe envisageait de poursuivre ses investissements à Hong Kong malgré la crise qui frappe les ventes de produits de luxe dans l'ancienne colonie britannique.

"Il faut être prêt à capter la croissance où qu'elle soit".

OBJECTIFS CONFIRMÉS

La dégradation des ventes en Grande Chine et aux Etats-Unis a été largement compensée par une forte accélération en Europe (+17,6%) et en France (+11,5%) et par une activité toujours très solide au Japon (+17%), des marchés largement soutenus par les dépenses des touristes.

La maroquinerie, division phare du groupe, a ralenti la cadence (+8,6%), mais sur une base de comparaison particulièrement élevée (+19% un an auparavant), comme la soie et les textiles, en recul de 0,5%, tandis que les vêtements et les accessoires ont fait mieux (+11,9%).

Le recul s'est aggravé pour les montres (-5,2%), où Hermès souffre, comme son concurrent Richemont, propriétaire de Cartier, d'un plongeon du marché de Hong Kong.

Le groupe a confirmé son objectif de moyen terme d'une croissance organique de l'ordre de 8% et d'une rentabilité opérationnelle 2015 inférieure à celle de 2014 (31,5%) en raison de l'impact dilutif des parités monétaires.

En Bourse, le titre est peu changé à la mi-journée à 349,55 euros, signant une progression de 18,6% depuis le début de l'année, pour une valorisation de 31,6 fois les résultats estimés pour 2016, contre 20,10 fois pour LVMH.

"Les fondamentaux uniques d'Hermès (positionnement, désirabilité inégalée) et son profil défensif (meilleure visibilité sur la croissance dans un environnement incertain) justifieront toujours une très forte prime", notent les analystes d'Aurel BGC.

Mais un tel niveau nécessite un parcours sans accroc dans un environnement de marché moins porteur, ajoutent-ils, conservant leur opinion à "vendre" sur la valeur.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis

Valeurs citées dans l'article : HERMES INTL, LVMH, KERING, Compagnie Financiere Richemont SA