Pour 2015, le groupe également propriétaire de Bottega Veneta ou Puma, a indiqué que les évolutions des changes pourraient avoir un impact favorable sur ses ventes et son résultat opérationnel mais que le coût de ses couvertures devrait peser sur sa marge au premier semestre.

Après des résultats sans réelle surprise, le titre perdait 2,5% à 176,5 euros en Bourse en milieu d'après-midi, plus forte baisse de l'indice CAC 40. Des analystes relèvent que la rentabilité de Kering, contrairement à celle de ses concurrents ne profitera pas à plein de la baisse de l'euro.

Gucci, qui pèse pour plus de 60% du résultat opérationnel du groupe, a encore reculé (-0,5% à changes constants) au quatrième trimestre, soldant l'année sur une baisse de 1,1%. Le résultat opérationnel de la griffe florentine a reculé de 6,7% et sa marge a fortement baissé à 30,2% (contre 31,8% en 2013), très touchée par le coût des couvertures de change.

A la peine depuis près de deux ans, Gucci souffre d'un repositionnement drastique sur des produits haut de gamme qui n'est pas en phase avec les attentes de sa clientèle, d'un manque de créativité et d'un réseau de distribution insuffisamment attractif.

Pour relancer la griffe, Kering a remplacé son duo de tête en décembre. Le PDG du groupe, François-Henri Pinault, a indiqué mardi que les effets de la relance de la marque devraient se faire sentir à partir du second semestre. Cela passera par une nouvelle offre de produits, une communication plus cohérente et une amélioration de l'attractivité des magasins, a-t-il dit.

Gucci n'entend pas renoncer à sa stratégie de montée en gamme, mais doit retravailler son offre de logos et de petite maroquinerie (à moins de 500 euros) afin de répondre aux besoins de la classe moyenne émergente, dont la marque s'est coupée.

Avec plus de 500 magasins dans le monde, la griffe dispose de la taille "idéale", selon le PDG de Kering, mais doit améliorer le service et l'aménagement des magasins.

SAINT LAURENT A OUVERT 13 MAGASINS

Par contraste, Louis Vuitton, filiale de LVMH, a accéléré la cadence en fin d'année, porté notamment par le souffle créatif insufflé par Nicolas Ghesquière et récoltant les fruits d'un pilotage réussi entre les sacs d'entrée de gamme et les produits à plus de 2.000 euros.

Deuxième marque de luxe de Kering par la taille mais première par la rentabilité, Bottega Veneta, très exposée à Hong Kong où les flux touristiques chinois ont chuté pour cause de remous politiques, a nettement ralenti la cadence au quatrième trimestre (+6,8% après +15%), bouclant cependant l'année sur une solide croissance organique de 12,6%.

Saint Laurent a poursuivi sa brillante trajectoire avec une croissance organique de 27,2% sur l'année. Relancée par Hedi Slimane, la marque a doublé de taille en trois ans (à plus de 700 millions d'euros), portée en partie par l'ouverture de 13 magasins l'an dernier.

L'équipementier sportif Puma, en plein repositionnement sur son coeur de métier (les chaussures de sport), a stoppé le déclin de ses ventes mais sa rentabilité reste encore à la peine, avec une chute de 33% de son résultat opérationnel avant éléments exceptionnels.

François-Henri Pinault a clairement indiqué, lors d'une rencontre avec la presse, que Puma n'était pas à vendre, tandis que le chausseur Sergio Rossi pourrait quant à lui être cédé. Interrogé sur l'avenir du chausseur qui fait l'objet de rumeurs de vente depuis plusieurs années, le groupe a fait savoir que "toutes les options étaient à l'étude".

Le PDG a également écarté toute acquisition cette année, alors que l'endettement net a atteint 2,2 fois l'Ebitda (au-dessus de la fourchette fixée de 1,6-2,0 fois) pour cause d'acquisition de la manufacture horlogère Ulysse Nardin et de coûts liés à la cession de La Redoute.

Les ventes de Kering ont totalisé 10,04 milliards d'euros en 2014, en ligne avec le consensus Thomson Reuters de 10,05 milliards, en hausse de 4,0% (+4,5% à changes constants).

Le résultat opérationnel courant a reculé de 5% à 1,66 milliard, un chiffre légèrement inférieur aux attentes (1,69 milliard). Le résultat net récurrent part du groupe a reculé de 4,4% à 1,18 milliard et le dividende proposé a été porté à 4,0 euros contre 3,75 euros un an auparavant.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis