Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,4% à 0,6% après un gain de 5,6% du S&P-500 en quatre jours.

À Paris, le CAC 40 perd 0,61% à 4.784,21 points vers 12h50 GMT, après avoir gagné 4,38% en quatre séances. À Francfort, le Dax cède 0,24% et à Londres, le FTSE abandonne 0,15%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,32%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,24%.

Les négociations commerciales menées de lundi à mercredi entre Pékin et Washington ont permis de poser les fondations d'une réponse aux préoccupations des deux parties, a déclaré jeudi le ministère chinois du Commerce, décrivant les discussions comme approfondies et détaillées.

Pour autant, peu de résultats concrets ont été annoncés au-delà de l'achat par la Chine d'un "montant substantiel" de produits agricoles et énergétiques, de biens manufacturés et de services aux Etats-Unis.

A cela s'ajoute l'annonce que les prix à la production en Chine ont augmenté à leur rythme annuel le plus lent en plus de deux ans.

En France, la production industrielle a reculé de 1,3% en novembre, mois marqué par le début du mouvement des "Gilets jaunes" et une semaine de grèves dans certaines raffineries du groupe Total, annulant le rebond d'octobre, selon les données publiées par l'Insee.

Barclays a abaissé sa prévision de croissance pour la France au quatrième trimestre 2018 à la suite de ce chiffre, l'estimant désormais à 0,1% au lieu de 0,2%, sans exclure une stagnation.

Les marchés ont peu réagi à la publication à mi-séance du compte rendu de la réunion des 12 et 13 décembre de la Banque centrale européenne. Le document montre que les membres du Conseil des gouverneurs ont débattu de l'opportunité de relancer des prêts à taux très faibles aux banques de la zone euro et de l'évolution des risques entourant les perspectives économiques de la région.

Les investisseurs digèrent par ailleurs les "minutes" de la Réserve fédérale, dont plusieurs responsables ont estimé en décembre qu'elle pouvait faire preuve de patience quant aux futures hausses des taux d'intérêt. Quelques uns d'entre eux n'ont pas approuvé le quatrième relèvement du taux des "fed funds" annoncé lors de cette réunion.

Ce compte rendu vient conforter les déclarations apaisantes de Jerome Powell vendredi dernier, l'un des moteurs du rebond des derniers jours. Dans ce contexte, les investisseurs écouteront l'intervention du président de la Fed devant l'Economic Club de Washington à 17h00 GMT. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Avec le retour de l'aversion pour le risque et la déception sur le front commercial, les secteurs automobile, industriel et technologique accusent les plus fortes baisses en Europe, de près de 1% pour les trois indices.

Les équipementiers automobiles pèsent notamment sur la tendance, après les commentaires décevants de l'allemand Osram sur son activité des derniers mois et ses perspectives 2019.

Le français Faurecia (-6,77%) affiche la plus forte baisse du Stoxx 600, Valeo perd 3,93% et Continental 2,91% à Francfort. Faurecia et Continental souffrent aussi de la révision à la baisse des recommandation d'UBS.

Sodexo en revanche s'adjuge 1,8361% après avoir pris jusqu'à 3,4% en matinée. Le numéro deux mondial de la restauration collective a annoncé une croissance organique de ses ventes supérieure aux attentes au premier trimestre mais a averti que le calendrier de ses investissements pèserait sur sa marge d'exploitation au premier semestre.

Fnac Darty enregistre l'une des plus fortes baisses du SBF 120 (-2,2165%) après avoir prévenu d'un impact sur son chiffre d'affaires en fin d'année de la crise des "Gilets jaunes".

Ericsson recule de -4,1%. L'équipementier télécoms suédois a annoncé qu'il allait comptabiliser une charge de 6,1 milliards de couronnes (595 millions d'euros) pour le quatrième trimestre, liée à sa division déficitaire Business Support System (BSS).

TAUX

Les rendements des obligations allemandes et françaises se replient avec le retour de l'aversion au risque. Les taux avaient déjà baissé la veille, les investisseurs ayant été rassurés par la demande soutenue pour les adjudications belges, irlandaises et portugaises malgré l'avalanche de titres sur le marché cette semaine.

Le rendement de l'obligation à 10 ans du Trésor américain reste proche de 2,7% après les "minutes" de la Fed, qui n'ont fait que confirmer la volonté des responsables de la politique monétaire américaine de privilégier la prudence en matière de hausse des taux.

CHANGES Le dollar reprend timidement des couleurs face à un panier de devises de référence (+0,13%) après être tombé à un plus depuis la mi-octobre face à la confirmation d'une position plus pragmatique de la Fed.

L'euro abandonne dans le même temps 0,1% autour de 1,1534 dollar, après avoir pris 0,9% la veille, sa plus forte hausse sur une séance depuis fin juin.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les cours du Brent et du brut léger américain cèdent environ 0,75% au lendemain d'une forte hausse liée aux négociations sur le commerce et la baisse de la production de l'Opep.

(Édité par Marc Angrand)

par Juliette Rouillon