Berne (awp/ats) - Les fabricants helvétiques de matelas font preuve de retenue, malgré la levée de l'alerte du géant allemand de la chimie BASF concernant un éventuel danger pour la santé que représentent des mousses en polyuréthane. JYSK et Roviva ont ainsi retiré certains articles de la vente.

Pour mémoire, BASF a annoncé le 5 octobre dernier à une cinquantaine de ses clients en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique que des mousses en polyuréthane utilisées pour la fabrication de matelas contenaient des "impuretés". Le géant de la chimie a observé des teneurs anormalement élevées de dichlorobenzène dans l'un des composés servant à fabriquer la mousse, le diisocyanate de toluène (TDI).

Les produits contaminés ont été fabriqués entre le 25 août et le 29 septembre. Environ 7500 tonnes de TDI sont affectées. Mais seulement un tiers de ce volume a été effectivement utilisé par des usines de production, selon BASF.

Le dichlorobenzène est suspecté d'être cancérogène en cas de fortes expositions. BASF s'est, toutefois, montré rassurant vendredi passé, les premiers résultats des analyses ayant démontré une absence de risque pour la santé.

VALEURS LIMITES DIFFÉRENTES

Cependant, les valeurs limites utilisées ne correspondent pas aux standards helvétiques, a indiqué à l'ats Michael Stäheli, porte-parole de FoamPartner, le seul fabricant suisse de mousses. Avertis par BASF, Fritz Nauer, une filiale de FoamPartner basée à Wolfhausen (ZH), ainsi que les fabricants helvétiques de matelas Riposa, Robusta, Roviva et Bico ont arrêté leur production.

Le spécialiste danois de l'ameublement JYSK, lequel exploite une cinquantaine de magasins en Suisse, a pour sa part retiré de la vente certains matelas. JYSK garantit aussi un droit de retour aux clients les ayant achetés.

Fortement touché par l'annonce de BASF, Fritz Nauer, qui emploie 152 salariés dans ses trois usines de Wolfhausen, Leverkusen et Duderstadt, en Allemagne, a dû cesser son activité le 6 octobre. La filiale du groupe FoamPartner, une division du conglomérat zurichois Conzzeta, prévoit toutefois de reprendre sa production cette semaine, a précisé à l'ats sa porte-parole Rita Kollbrunner.

A l'image du fabricant de matelas Riposa, sis à Bilten (GL), FoamPartner estime que le géant allemand de la chimie doit assumer sa responsabilité. "Nous estimons que BASF va couvrir les dommages subis", a indiqué M. Stäheli. Outre l'interruption de production, ceux-ci comprennent les frais liés au nettoyage des installations de fabrication et des halles de stockage.

Les blocs de mousse produits à partir des matériaux contaminés ont été isolés dans une halle de stockage spéciale. Afin de protéger la santé de ses collaborateurs, l'entreprise a également procédé à des mesures de l'air dans ses ateliers. Aucun dépassement des valeurs limites n'a été observé, a poursuivi Mme Kollbrunner.

ats/rp