TOULOUSE (awp/afp) - Le 3e procès de la catastrophe d'AZF de Toulouse a été fixé au 24 janvier 2017 devant la cour d'appel de Paris a annoncé vendredi à Toulouse Jean-François Grelier, président de l'association des Sinistrés du 21 septembre 2001

"Droit dans ses bottes, la cour d'appel de Paris a fixé la date du 24 janvier pour débuter ces audiences à huis clos", a dénoncé l'association qui réclamait un dépaysement du procès, sinon à Toulouse, dans une ville rapprochée.

"Les institutions judiciaires ont donc décidé de forcer le destin, et ignorant l'indignation populaire de persister dans leur volonté de faire un procès AZF de quatre mois sans victime à Paris", a ajouté l'association dans un communiqué, réclamant une rencontre avec le ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas

Le 21 septembre 2001, une explosion ressentie à des dizaines de kilomètres à la ronde avait soufflé le complexe chimique AZF (AZote Fertilisants, filiale de la société Grande Paroisse, elle-même filiale du groupe Total) et dévasté les alentours. Le bilan avait été de 31 morts et 2.500 blessés.

En septembre 2012, la Cour d'appel de Toulouse avait condamné à trois ans de prison, dont un ferme, Serge Biechlin, ancien directeur d'AZF, et à 225.000 euros d'amende Grande Paroisse, propriétaire du site, filiale de Total.

Mais en janvier dernier, la Cour de cassation a annulé cette condamnation et désigné la Cour d'appel de Paris pour organiser le nouveau procès.

Après des déclarations de la ministre de la justice Christiane Taubira fin septembre 2015, des sinistrés se sont remis à espérer un procès dans leur ville.

"Si la juridiction estime qu'elle peut traiter la procédure, elle peut traiter la procédure", avait alors déclaré Mme Taubira, avant d'être démentie lors d'une rencontre de l'association au ministère de la Justice.

Par ailleurs, l'association des Sinistrés et son président ont envoyé une saisine au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contre le président de la cour d'appel de Toulouse au moment du procès en appel pour réclamer des sanctions disciplinaires à son encontre.

L'objet de cette saisine, dont l'AFP a reçu une copie, vise son erreur dans la composition de la cour qui a conduit la cour de cassation à casser l'arrêt de la cour d'appel.

"Les conséquences de la cassation sont de trois ordres: un surcroît de souffrances pour les victimes, un surcoût pour le contribuable" et une altération de "l'image de la justice, l'opinion estimant, à tort ou à raison, que la puissance financière du groupe Total a eu raison de l'équilibre des forces", écrit M. Grelier.

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