La structure cotée du Crédit agricole a estimé que ces résultats étaient conformes aux objectifs de rentabilité de son plan à moyen terme qui vise un résultat net part du groupe supérieur à quatre milliards d'euros en 2016.

A plus long terme encore, à l'horizon 2020, la banque veut figurer parmi les leaders européens de la "banque universelle de proximité."

Au titre des trois premiers mois de 2015, CASA affiche un résultat net en hausse de 2,6% à 784 millions d'euros et un produit net bancaire en progression de 7,5% à 4,36 milliards.

Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient un bénéfice net de 651 millions d'euros.

Les revenus du pôle de BFI ressortent en croissance de 24% à 1,23 milliard d'euros. Ils sont également en hausse dans la gestion de l'épargne et l'assurance mais en baisse en France, chez LCL, dans la banque de proximité à l'international et les services spécialisés.

Le coût du risque recule de 19,2% à 477 millions d'euros. Dans un communiqué, le groupe évoque à ce sujet la normalisation de l'activité de sa filiale italienne de crédit à la consommation, Agos Ducato, et une "amélioration" en France.

NOUVELLE ÈRE

Ces résultats sont les derniers que présentent le directeur général de CASA, Jean-Paul Chifflet. Philippe Brassac, jusqu'à présent secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit agricole, le "parlement des caisses", le remplacera à partir du 20 mai.

Le futur dirigeant a déjà fait savoir que Xavier Musca, ancien directeur du Trésor et qui fut secrétaire général adjoint de l'Elysée au cours de la présidence Sarkozy, deviendrait son numéro deux, au coté d'un nouveau directeur général adjoint en charge des finances, Jérôme Grivet.

Mardi soir, une source proche du groupe a déclaré à Reuters que le directeur général de la caisse Crédit agricole d'Aquitaine, Jack Bouin, remplacerait Philippe Brassac à la FNCA.

Ces évolutions de gouvernance interviennent alors que la Banque centrale européenne s'emploie depuis novembre dernier à surveiller directement les plus grands établissements bancaires de la zone euro.

Des sources ont indiqué à Reuters ces dernières semaines que Philippe Brassac aurait pour mission de mener à bien les différents plans stratégiques du groupe mais également de lancer, sous l'oeil attentif des régulateurs et des pouvoirs publics français, une réorganisation plus vaste destinée à simplifier le fonctionnement global du Crédit agricole.

Ce programme baptisé "ROC", comme réorganisation de l'organe central, prévoit notamment de faire évoluer un certain nombre de grandes missions comme la représentation de la banque après du régulateur ou la responsabilité des filiales du groupe en France et à l'international, pour l'instant dévolues à la filiale cotée, vers une structure de tête contrôlée par les caisses régionales.

Plusieurs sources ont expliqué que les discussions, engagées à ce sujet depuis des années, avaient plusieurs fois débouché sur des désaccords vifs entre l'actionnaire majoritaire et la structure cotée.

(Matthias Blamont et Leigh Thomas, édité par Jean-Michel Bélot)

par Matthias Blamont et Leigh Thomas