Séances très compliquée pour Crédit Agricole, dont le titre plonge de 11% alors même que ses comptes du deuxième trimestre, publiés ce matin, se sont révélés plutôt corrects. Explications.

La chute de la banque verte ce mardi a un impact sur le secteur bancaire dans sa globalité, ainsi qu'en témoignent le recul de 1,9% de Société Générale - qui publiera ses résultats demain -, la baisse de 2,1% de Natixis et, à un dégré moindre, le repli de 1% de l'action BNP Paribas.

La performance opérationnelle de CASA est solide et ses fondamentaux s'améliorent, d'où la préconisation de Natixis d'acheter le titre. Le produit net bancaire s'est quant à lui élevé à un peu plus de 4,6 milliards d'euros au total, soit une hausse de 18,1% en glissement annuel.

Dès lors, pourquoi les intervenants accueillent-ils si fraîchement cette publication ? Ils se formalisent en fait de la stabilité du ratio CET1, due à des charges exceptionnelles, mais qui constitue 'un élément négatif, notamment par rapport aux autres banques françaises', résume Natixis.

Le broker invoque également 'les commentaires du groupe sur la potentielle évolution de la gouvernance'. Des commentaires plutôt évasifs, en particulier concernant l'hypothétique suite des échanges avec la BCE, dans un contexte de blocage réglementaire qui ne présage pas d'une 'sortie de crise' à brève échéance.

Le bénéfice net part du groupe est de surcroît ressorti à 920 millions d'euros, très largement supérieur à celui du deuxième trimestre 2014, lequel avait il est vrai enregistré la dépréciation totale de la participation dans la banque portugaise BES, mais 20% sous les attentes du marché.

Lui aussi toujours à l'achat sur la valeur, Oddo estime que ces résultats 'pourraient engendrer une révision en hausse du consensus', mais diverses sources de marché font état - et c'est peut-être là la principale raison de l'effondrement probablement provisoire du titre - d'inquiétudes à propos d'une forte amende outre-Atlantique pour des motifs similaires à ceux reprochés à BNP Paribas l'an passé.

Les profits 2015 pourraient s'en trouver passablement réduits, considérant que la première banque française, qui s'était vue reprocher d'avoir violé des embargos américains contre le Soudan, Cuba et l'Iran, avait dû débourser l'an passé près de 9 milliards de dollars afin de clore les procédures judiciaires en cours aux Etats-Unis et de pouvoir y conserver sa licence bancaire.


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