Crédit Agricole SA flanche de 9,27% à 13,07 euros, soit la plus forte baisse du CAC 40, les investisseurs marquant leur déconvenue à l'annonce que l'évolution de la structure du groupe bancaire fait l'objet d'un blocage réglementaire. La banque verte entraîne les autres valeurs bancaires dans son sillage, à commencer par Société Générale (-1,57%) qui dévoilera ses résultats trimestriels demain. La réorganisation consisterait à faire passer l'organe central de la structure cotée Crédit Agricole SA aux Caisses régionales, modifiant ainsi les équilibres de pouvoir au sein du groupe.

L'organe central est le coeur de la banque car il exerce le contrôle sur toutes ses entités et leurs dirigeants et est aussi garant de la solvabilité de l'ensemble devant les autorités.

Les réflexions de la banque à ce sujet ont fait l'objet d'échanges avec les autorités de tutelle, en particulier les services de la Banque centrale européenne, mais « ces échanges conduisent à constater des contraintes non levées à ce jour », a indiqué le Crédit Agricole.

Les analystes ont également fait part de leur déception à propos de l'évolution de la solvabilité de Crédit Agricole SA. Son ratio de fonds propres durs est resté stable sur le trimestre à 10,2% tandis que le ratio de levier a reculé de 10 points de base à 4,3%.

En revanche, les résultats sont jugés supérieurs aux attentes. Entre avril et juin, la banque a vu son résultat net part du groupe être multiplié par près de 12 à 920 millions d'euros. Un an plus tôt à la même époque, ses comptes avaient pâti de la dépréciation de sa participation et de la prise en compte des pertes de la banque portugaise BES. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net s'est élevé à 982 millions d'euros au deuxième trimestre 2014.

Cette année, le produit net bancaire a progressé de 18,1% à 4,628 milliards d'euros et le coût du risque de 12,4% à 601 millions d'euros. Ce dernier intègre un complément de provision pour litiges de 350 millions d'euros liées aux enquêtes sur la possible violation des embargos imposés par les Etats-Unis à certains pays.

En parallèle à ces résultats, Crédit Agricole SA a annoncé sa réorganisation autour de sept pôles, dont quatre rassembleront ses principaux métiers. Quatre pôles métiers sont rattachés à la Direction générale : Grandes clientèles ; Épargne, Assurances et Immobilier ; Services financiers spécialisés et Filiales banques de proximité. Trois pôles Fonctions centrales conduiront par ailleurs les chantiers transversaux : Développement, Client et Innovation ; Fonctionnement et Transformation, ainsi que Finances Groupe.

(C.J)