Une nouvelle fois, les mauvaises nouvelles en provenance de Grèce, le franc rejet par les électeurs grecs des réformes proposées par les créanciers du pays en échange d'un plan d'aide, pénalisent en particulier les valeurs bancaires européennes. Plus forte baisse du CAC 40, BNP Paribas recule de 2,75% à 52,78 euros devant Société Générale (-2,68% à 40,85 euros) et Crédit Agricole (- 1,98% à 13,10 euros). Les banques françaises résistent cependant mieux que leurs concurrentes du sud de l'Europe.

Plus forte baisse aujourd'hui du secteur en Europe, la banque italienne Banca MPS chute de 5,75% à 1,64 euro tandis que l'espagnole Bankia SA recule de 3,38% à 1,09 euro.

Les investisseurs s'inquiètent d'une possible contagion de la crise grecque aux économies européennes les plus fragiles, comme l'Italie. Pour autant, le secteur bancaire est désormais mieux préparé pour résister à une sortie de la Grèce de la zone euro comparé à sa situation lors de la crise des emprunts souverains de l'union monétaire en 2011-2012.

En premier lieu, leur exposition directe à ce pays est désormais très limitée à la suite du plan de sauvetage de la Grèce et aux restructurations réalisées par les établissements européens. L'agence de notation Scope souligne aujourd'hui qu'aucune des 25 banques qu'elle note ne possède une exposition significative à ce pays. Parmi les banques qui étaient particulièrement exposées à la Grèce, Crédit Agricole, à qui l'ex-filiale Emporiki a fait perdre énormément d'argent, n'y est ainsi plus exposée.

Les banques européennes sont par ailleurs dans l'ensemble mieux régulées et mieux capitalisées. Moody's expliquait cependant le 22 juin que les banques du sud de l'Europe restaient vulnérables à un « Grexit ». Le niveau de leur capital les rend notamment plus sensibles à un accès limité aux marchés et à un coût de financement plus élevé.

Outre ces évolutions positives au niveau sectoriel, les banques bénéficient d'une amélioration de la situation économique. La zone euro n'est plus en récession et devrait enregistrer une croissance de 1,4% en 2015 et de 2,1% en 2016, selon les prévisions revues à la hausse de l'OCDE.

L'Europe dispose par ailleurs de nouveaux outils, comme le Fonds de résolution bancaire et le Mécanisme européen de stabilité, pour contenir la crise.