LISBONNE, 18 juillet (Reuters) - Une des holdings de l'empire familial Espirito Santo en déroute, a demandé à être placée en redressement judiciaire au Luxembourg vendredi, trois jours après le défaut de paiement de la sous-holding Rioforte sur une dette d'un milliard d'euros.

Banco Espirito Santo (BES), la plus grande banque cotée du pays, fait l'objet d'enquêtes après la découverte d'irrégularités comptables chez Espirito Santo International (ESI), l'entité qui demande la protection de la justice.

ESI, basée au Luxembourg et qui est indirectement le plus gros actionnaire de BES, avec une participation de 20,1%, a déclaré ne pas être en mesure de rembourser sa dette.

"ESI n'est pas en mesure actuellement de faire face à ses obligations vis-à-vis de sa dette, dont une part significative est arrivée à échéance", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"ESI est convaincue qu'un redressement judiciaire serait dans le meilleur intérêt de ses créanciers, avec un processus de cessions transparent et ordonné, sous le contrôle des tribunaux, plutôt que des ventes massives et rapides."

Il 'agit d'une holding située près du sommet de la structure d'actionnariat de ka galaxie familiale Espirito Santo. Des sources ont indiqué à Reuters cette semaine que Rioforte s'apprêtait à demander la protection de la justice mais qu'elle n'était pas encore sure d'être tenue de le faire séparément.

ESI détient 100% du capital de Rioforte.

L'onde de choc se propage en Angola où le gouverneur de la banque centrale Jose de Lima Massano a déclaré vendredi que la filiale locale de Banco Espirito Santo aurait besoin de capitaux supplémentaires pour faire face à ses créances douteuses.

Au Portugal, des enquêtes sont en cours sur la galaxie familiale, tandis que Portugal Telecom prépare une action en justice contre Rioforte qui n'a pas honoré une dette de 847 millions d'euros qui est arrivée à échéance mardi.

Mais le gouverneur de la Banque du Portugal, soucieux de rassurer les marchés, a déclaré que BES devrait pouvoir compter sur des investisseurs privés en cas de besoin et a réaffirmé que la banque disposait d'un capital suffisant.

Crédit agricole - qui prévoit de réduire sa participation - est actuellement le deuxième actionnaire de la banque portugaise, avec un peu moins de 15% du capital. (Shrikesh Laxmidas et Andrei Khalip, Juliette Rouillon pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : BANCO ESPIRITO SANTO, CREDIT AGRICOLE