Zurich (awp) - Depuis que Tidjane Thiam a pris le poste de directeur général (CEO) de Credit Suisse en 2015, la grande banque s'est réorganisée et recapitalisée: "la valeur de marché de Credit Suisse a augmenté et est plus élevée qu'à mon arrivée", a déclaré le patron dans une interview à Finanz und Wirtschaft.

A propos de la perte affichée par la banque pour la troisième année d'affilée, M. Thiam a fait remarquer que si la réforme fiscale américaine avait été signée au 1er janvier 2018, la banque aurait réalisé un bénéfice en 2017 et en 2018. Les pertes inscrites depuis son arrivée concernent principalement le règlement d'anciennes charges. En 2016 par exemple, Credit Suisse a payé plusieurs milliards pour régler le conflit avec le Département de Justice américain.

A l'avenir, il s'agira de livrer des résultats trimestre par trimestre. Et pour faire participer les actionnaires au succès, M. Thiam préférerait les rachats d'actions aux dividendes. Les rachats d'actions offrent une plus grande souplesse et permettent de réduire la dilution qui est intervenue avec les augmentations de capital.

Les dividendes au contraire limitent la marge de manoeuvre car bien des entreprises répugnent à les réduire lorsqu'un certain niveau a été atteint. Au final, le choix entre rachat et dividende appartiendra au conseil d'administration de la banque, a précisé M. Thiam.

La banque n'a pas l'intention de remettre en question l'emplacement de son siège: il restera en Suisse. "Nous avons renforcé les affaires en Suisse et créé une banque universelle suisse. C'était un de mes objectifs les plus importants et cela va rester comme cela". a dit M. Thiam.

A propos des salaires des banquiers: "nous payons pour la performance. Celui qui apporte une prestation doit être récompensé". La banque doit être en mesure de conserver ses meilleurs éléments et ne pas les perdre au profit de la concurrence.

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