Credit Suisse estime que le projet de baisse de 15 points du taux de l'impôt sur les sociétés adopté la semaine dernière au Sénat américain lui coûterait 2,1 milliards de francs suisses (1,8 milliard d'euros) et sa rivale UBS s'attend à devoir passer trois milliards de francs de dépréciations d'actifs d'impôts différés si la réforme est adoptée.

Le Congrès américain examinent un projet de loi qui vise à ramener l'impôt sur les sociétés de 35% à 20% et les républicans espèrent le faire passer avant Noël. S'ils y parviennent, ce sera la première refonte de la fiscalité américaine en 31 ans.

Si Donald Trump réussit à faire adopter son projet de loi d'ici au 31 décembre, les banques suisses devront passer les pertes dès cette année. Credit Suisse pourrait accuser une perte sur l'ensemble de l'année, ayant publié un bénéfice net de 1,1 milliard de francs sur les neuf premiers mois de 2017.

UBS a annoncé un bénéfice de 3,3 milliards de francs sur neuf mois.

Ni Credit Suisse, ni UBS, ne s'attend à ce que les dépréciations d'actifs affectent leur niveau de fonds propres, ce qui signifie que leur dividende devrait rester inchangé, mais l'impact potentiel de la réforme pèsent sur leurs titres.

L'action Credit Suisse recule de 1,25% vers 14h45 GMT et le titre UBS perd 0,82%, contribuant au recul de -1,07% de l'indice européen des banques.

Une accumulation d'actifs d'impôts pendant les années déficitaires réduit le montant d'impôts à payer pendant les années bénéficiaires qui suivent.

(Brenna Hughes Neghaiwi et Angelika Gruber, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Joanny)

Valeurs citées dans l'article : Credit Suisse Group, UBS Group