Zurich (awp) - Credit Suisse a bien entamé la dernière année de sa phase de restructuration. La grande banque a nettement augmenté son bénéfice net et amélioré sa rentabilité au 1er trimestre, dépassant les prévisions des analystes. L'activité de gestion de fortune a évolué positivement, alors que la banque d'affaires, au coeur de la réorganisation, est toujours en voie de rémission.

Le bénéfice net de Credit Suisse s'est inscrit à 694 millions de francs suisses, en hausse de 16% sur un an, indique mercredi le numéro deux bancaire helvétique. Le résultat avant impôts a gonflé de 57% à 1,05 milliard.

Le produit d'exploitation s'est fixé à 5,64 milliards de francs suisses, ce qui représente une croissance de 2%. En contrepartie, les charges ont chuté de 6% à 4,53 milliards.

Ces chiffres décoiffent les prévisions des analystes sollicités par AWP, surpassant même les attentes les plus optimistes en termes de bénéfice net et de résultat avant impôts.

"Nous avons désormais derrière nous neuf trimestres sur les douze que compte notre programme de restructuration", explique le directeur général (CEO) Tidjane Thiam, cité dans le communiqué.

Vaisseau amiral du groupe, la banque universelle suisse (SUB) a crû à une cadence plus soutenue que la société dans son ensemble. Le résultat avant impôts a gonflé de 40% au bénéfice d'une importante réduction des charges (-11%).

Les deux unités de gestion de fortune, International Wealth Management (IWM) et Asia Pacific (Apac), enregistrent une hausse de plus de 10% des recettes. Le résultat est amélioré de plus de la moitié.

Sur trois mois, la masse sous gestion a légèrement avancé, au bénéfice d'entrées nettes d'argent de 14,4 milliards. Il s'agit d'un plus haut trimestriel depuis sept ans, souligne l'établissement zurichois.

Cette activité revêt une importance stratégique pour Credit Suisse, qui l'a mise en avant au détriment de la banque d'affaires.

COLLECTE D'ARGENT FAVORABLE

Au niveau du groupe, les actifs sous gestion ont stagné (+0,3%) à 1379,9 milliards de francs suisses, en comparaison trimestrielle. Les entrées nettes d'argent ont atteint 25,1 milliards de francs suisses, contre 3,1 milliards au quatrième trimestre 2017.

L'unité de banque d'affaires Global Markets, qui se trouve au coeur de la restructuration entamée il y a deux ans, affiche un résultat en recul par rapport au premier trimestre 2016. "Nous avons travaillé d'arrache-pied pour rendre notre performance globale moins tributaire de nos activités plus dépendantes du marché", affirme M. Thiam.

Investment Banking & Capital Markets, l'autre division de banque d'affaires, s'inscrit également en recul, en raison d'une activité clientèle modérée. Les introductions en Bourse et les émissions d'actions ont pris le relais des fusions/acquisitions et émissions d'emprunts, dont le volume a baissé.

Le ratio de fonds propres durs a grappillé 0,1 point sur trois mois à 12,9%. Le ratio de levier est resté stable à 3,8%.

Le groupe ne fournit aucune prévision chiffrée pour 2018. Credit Suisse s'attend à une phase de volatilité plus importante sur les marchés.

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