Zurich (awp) - Credit Suisse a profité de sa journée des investisseurs à Londres pour définir à quel niveau se situera sa base de coûts au-delà de 2018, une fois l'essentiel de la restructuration réalisé. Le numéro deux bancaire helvétique a donné également des gages à ses actionnaires, assurant que la moitié du bénéfice net leur sera reversée à l'avenir. Le titre s'est apprécié à la Bourse suisse.

Quelques éléments notables se sont glissés dans l'important flux d'informations fournies jeudi par la grande banque, en préambule de sa journée des investisseurs. Le plus important touche au programme d'économies lancé quelques mois après l'arrivée du directeur général (CEO) Tidjane Thiam en 2015.

Le groupe bancaire zurichois a confirmé vouloir atteindre une base de coûts de 18 mrd CHF à fin 2017, un objectif déjà abaissé en cours d'année. En 2017, les coupes devraient atteindre 4,1 mrd CHF. La base de coûts devrait, comme prévu, être inférieure à 17 mrd au terme de l'année prochaine.

Credit Suisse s'est surtout fixé un nouvel objectif qu'il poursuivra dès l'année prochaine, à savoir atteindre une base de coûts entre 16,5 et 17 mrd entre 2019 et 2020. Les dépenses pour la conformité et les contrôles vont par contre augmenter, afin de réduire les risques.

Aucune indication n'a été fournie sur d'éventuelles suppressions de postes supplémentaires.

DIVIDENDE OU RACHAT D'ACTIONS

"Notre stratégie marche. Nous avons atteint une croissance profitable, réduit le risque dans nos activités de négoce et renforcé nos contrôles au sein du groupe", a indiqué M. Thiam, cité dans le communiqué.

En termes de rémunération des actionnaires, le groupe s'engage à reverser 50% du bénéfice net par le biais de programmes de rachat d'actions ou par le dividende, selon un communiqué.

Credit Suisse a également détaillé par le menu ses prévisions 2017 pour l'ensemble de ses divisions, Corporate Center exclu. Les chiffres fournis se résument toutefois à des indicateurs ajustés, apurés des effets de change.

Vaisseau amiral du groupe, la banque universelle suisse (SUB) devrait boucler l'année sur un résultat avant impôts compris entre 1,8 et 1,9 mrd CHF. Dans la gestion de fortune, International Wealth Management (IWM) est attendu entre 1,4 et 1,5 mrd, tandis que les estimations de recettes d'Asie-Pacifique (Apac) Markets sont revues à la hausse, à 1,2 mrd contre 1,17 mrd USD auparavant. Au quatrième trimestre, cette unité devrait subir une perte avant impôts.

Le rendement ajusté sur capitaux régulatoires investis d'Investment Banking & Capital Markets (IBCM) avoisinerait 16%. Le produit net de Global Markets (GM) est prévu à 5,7 mrd USD pour des charges opérationnelles de 5 mrd USD. La banque de défaisance devrait subir une perte avant impôts de 2 mrd USD.

QUATRIÈME TRIMESTRE SIMILAIRE AU PRÉCÉDENT

Le quatrième trimestre 2017 suit une tendance similaire au partiel précédent, conformément aux prévisions, affirme le géant bancaire zurichois.

Les changements s'avèrent inexistants pour la plupart de divisions de Credit Suisse en 2018. Les prévisions pour SUB, pour IWM ainsi que pour les deux unités de banque d'affaires IBCM et GM sont confirmées.

Apac devrait atteindre un résultat avant impôts ajusté de 850 mio CHF, contre 700 mio attendus précédemment.

La banque de défaisance (SRU) est censée dégager en 2019 une perte avant impôts moins importante, soit passer à 500 mio de 800 mio USD. Pour l'année prochaine, l'objectif de -1,4 mrd CHF est confirmé.

Le ratio de fonds propres durs (CET 1, totalement appliqué) devrait dépasser 12,5% durant la période 2018-2020. Le rendement de l'actif corporel (return on tangible equity) est attendu à 10-11% pour 2019 et de 11-12% pour 2020.

Dans leur ensemble, ces annonces ont porté le cours de l'action, qui a dépassé le seuil de 17,00 CHF en cours de séance, une première depuis janvier 2016. A la clôture, la nominative a conservé un avantage de 2,0% à 16,66, dans un SMI en modeste hausse de 0,15%.

Les analystes ont plutôt réservé un bon accueil à cette volée de chiffres. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime qu'il n'y pas de "surprise dramatique" dans ces informations. Les analystes de l'établissement mettent en évidence les nouveautés concernant les économies et surtout la rémunération des actionnaires.

Baader Helvea estime cruciale la confirmation des objectifs d'économies pour 2017 et 2018. L'introduction d'une base des coûts pour 2019-2020 constitue un autre élément positif, selon l'analyste Tomasz Grzelak, car la fourchette choisie par Credit Suisse est meilleure que les prévisions du consensus.

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